Sèche tes larmes, lecteur. Si dans le tome 6 des Incontournables tu avais pleuré pour la triste fin de Gwen Stacy, rassure toi, elle ressuscite dans celui-ci. Enfin, bien évidemment vous aurez compris que ce retour à la vie n'est pas réel (Gwen Stacy est un des rares personnages de comics a n'avoir jamais ressuscité), mais qu'il s'agit du socle de ce qui sera, dans les années 90, la très controversée Saga des Clones. En attendant, Panini nous offre un beau petit lot comprenant les numéros #144 à #151 de Spider-man. Autant le dire tout de suite, on va avoir de la lecture ! Et à la différence des 3 derniers récits, ça ne forme qu'une seule et même histoire.
Enfin plus ou moins puisque quand même, si chaque numéros fait parti d'un tout, on peut aller à gauche et à droite aussi. Ainsi, le #144 raconte le combat à Paris de Spider-man contre le dangereux Cyclone.

Sinon, l'histoire se centre sur l'affrontement entre le Chacal et Spider-man. Le Chacal est un terrible criminel qui n'a pas hésité à cloner Gwen Stacy. Du coup, on a le retour d'un personnage censé être mort. Pour mieux vaincre l'araignée, le Chacal va être accompagné par la Tarentule et le Scorpion. Des personnalités hautes en couleurs. De plus, à la fin, Spider-man va devoir combattre Alistair Smythe, un autre ennemi qu'on sera heureux de retrouver.
Ce tome pour autant a un résultat moyen. Etant loin d'être loupé, il n'est pas non plus une réussite. En terme de dessin Ross Andru suivit de Gil Kane offre un travail résolument moderne dans le positionnement des personnages. Malheureusement le traitement réservé aux visages des personnages (surtout féminin) est largement en-dessous d'un Romita Sr. Pour autant, on ne peut pas dire que c'est moche (sauf Tante May, absolument affreuse, on dirait un travesti), mais on ne peut s'empêcher d'être un peu déçu en songeant à ce qui se faisait quelques années avant.

Pour le scénario, alors là vraiment je vais me facher tout rouge. Tout le soucis est dedans ! En terme de narration et de scénarisation, on est au top, vraiment ! On ne s'ennuie pas, c'est dynamique ! Les méchants sont bien maitrisés, on est très loin des caricature de méchants style 1967. Non, le Scorpion, la Tarentule et le Chacal ont chacun leur personnalité. Ils ont une façon de parler, d'agir, de réfléchir et de sentir qui leur est propre. Du coup, avoir autant de méchant ne donne absolument pas un effet too much. C'est une vraie réussite qui était pourtant très dur.
Le problème vient d'avantage du fond, du sujet. Faire revivre Gwen Stacy via un clone et la confronté à Peter Parker était, en soi, une bonne idée. On pouvait s'attendre à revivre un triangle amoureux comme en 1971 (une période que j'affectionne pour ce qui est des romances, la rivalité Gwen/Mary-Jane étant absolument géniale), mais on pouvait aussi penser à un Peter sautant dans les bras de Gwendoline. Mais par contre, ce qu'on ne pouvait pas prévoir, c'était la totale inaction du personnage. Enfaite, les scénaristes se servent de cet arc pour renforcer le couple Peter/Mary-Jane, prouver leur légitimité et faire un lien plus que fort. Du coup, toute l'idée est de montrer à quel point Peter n'est plus intéressé par miss Stacy. Loin de réaliser un combat amoureux c'est donc une flammèche qui se fait souffler ! Imaginez comment c'est frustrant ! On recrée un personnage pour ne pas l'utiliser entant que tel ! Son seul intérêt est qu'elle "n'est pas morte", mais le reste, on s'en tamponne ! C'est une véritable déception que de voir une si bonne idée sacrifiée sur l'autel de la romance avec MJ. D'autant plus qu'on aurait pût avoir le même final mais une romance développée quand même.
A côté de ça, on a quand même de très bon sujets, ne le nions pas. L'idée d'un clonage de Spider-man semble évidente mais n'en reste pas moins génial. Peut être est ce les années qui parlent (presque 40 ans depuis la parution de cette BD), mais je trouve que l'issu de ce tome a un côté vraiment glauque.

Au final, le scénario est franchement bon, bien narré et bien amené ne nous le cachons pas. Mais le propos qui sert de trame de fond est, pour sa part, traité de façon superficiel. On a l'impression de ne pas avoir assisté réellement au retour de Gwen Stacy, ce qui est pour le moins décevant. Le pire étant qu'il ne s'agit pas de l'avis d'un fan frustré, très clairement on voit que le personnage n'est absolument pas utilisé. Et pourtant, les auteurs ont arrivé à mettre en avant la Tarentule ... C'est dire !
Pauvre Gwen, heureusement, il me reste les comics pré-1973 !
mavhoc
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le 9 mars 2014

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mavhoc

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