Un gros chien implique de grosses responsabilités

Ce tome 2 fait figure de suite à la trame initiée dans le 1. Conséquence, il donne une part plus importante à l’action, avec son passage presque obligé du combat final pour conclure une histoire.

Le début de ce tome paru chez Panini continue toutefois à approfondir le personnage de Kamala (je renvoie à ma première critique sur le sujet) (instant auto promo)

Sauf qu’à la question de l’identité musulmano-pakistano-super-héroïque s’ajoute la révélation de son origine Inhumaine. Bonjour le bordel dans sa petite tête d’ado. Car en plus d’être sous la coupe de ses parents, du cheikh, voilà qu’elle a au-dessus d’elle une reine, à savoir Medusa. De quoi s’arracher les cheveux (oups). Ce qui multiplie d’autant les possibilité de confrontation aux figures de l’autorité. Autant de jalons qui sont là pour faire de Ms Marvel un récit d’émancipation.

Si l’ajout du « chien » Gueule d’Or m’a laissé perplexe au départ, il introduit un élément supplémentaire de bizarrerie. Et surtout, il détourne cette image de l’ado qui prend un animal pour montrer qu’il est res-pon-sable. Mais un gros chien implique de grosses responsabilités.

Le meilleur moment de ce tome reste tout de même sa rencontre avec Wolverine.
Cette super-héroïne en mode groupie apporte un contraste saisissant, drôle et inattendu. Un vrai régal.

Les fan-fictions, les selfies avec les super-héros… Ceci conforte d’ailleurs l’impression de jeu de miroirs. A tel point que le lecteur ou la lectrice peut aisément s’identifier à Kamala, avec qui il ou elle partage son attitude de fan.

Une scène dans les égouts m’a d’ailleurs fasciné et agacé. Celle de la remontée des égouts où les cases classiques disparaissent pour une planche dynamique et originale. Mais, car il y a un mais, difficile pour moi de qualifier une BD de moderne quand on nous refait le coup du squelette de dinosaure caché dans le sous-sol. Un clin d’œil peut-être, mais pour moi, cela relève plus du tic de dessinateur.

La fin du tome est plus portée par l’action et le combat final. Si j’ai bien apprécié ce personnage improbable de l’Inventeur, ces combats restent classiques. Les petites blagues balancées entre deux coups de poing ne fait qu’accentuer l’analogie avec Spiderman. Mais on reste dans de l’efficace et l’ensemble reste agréable.

Mon seul bémol ira sur le discours sur la jeunesse. Autant la scénariste G. Willow Wilson est d’une grande subtilité dans la création de son personnage, autant cette défense de la « Génération Y » confine à la naïveté et à la simplicité. Mais peut-être est-ce là les limites d’une super-héroïne adolescente.