L'idée de reprendre la légende de Robert Johnson, bluesman et premier représentant du très fermé Club des 27 comme point du départ de cette bande-dessinée est alléchante. Après la série Hap & Leonard qui m'avait introduit ce mélange entre musique et folklore luciférien, retrouver le symbolisme morbide du vaudou importé aux Etats-Unis par les esclaves d'Afrique de l'ouest, associé au mystère entourant la mort prématurée en 1938 de ce guitariste qui aurait vendu son âme au diable, en échange de la maîtrise incontestée de son instrument, suffit pour ma part à éveiller ma curiosité.
Malheureusement, le résultat est ici très vite en demi-teinte.


Harlem sur la route du diable possède une qualité principale qui transparait dans certaines de ces vignettes, celle de nous faire ressentir visuellement la musique et son caractère presque surnaturelle lorsqu'elle émane de ce petit virtuose. David Boriau réussit à retranscrire, à travers ce gamin plein d'espoir, l'exceptionnel et le talent dans cet art qui inonde aujourd'hui notre quotidien en nous montrant ce que quelques notes associées aux bons rythmes et aux bons silences sont capables de faire. Mes enfants étaient véritablement absorbés par cet art qui est ici montré comme un pouvoir capable de sidérer les âmes les plus sombres.
Malheureusement si mes petits ont adoré, je suis resté sur la touche principalement à cause des dessins et des couleurs. Pour une BD tournant autour de la musique et d'une légende du blues de 1930 et prenant place dans la vie difficile d'un petit Afro-américain affublé, qui plus est, du nom d'un quartier de N.Y réputé pour sa musique, j'aurais préféré quelque chose qui s'éloigne des lignes et des teintes numérisées d'un dessin-animé Dreamworks. Quant à l'histoire, si elle se laisse suivre, elle se déroule très rapidement sans véritablement prendre le temps d'étoffer les personnages qui gravitent autour de notre héros mélomane.


Une bande-dessinnée intéressante donc, en demie teinte pour moi mais qui séduira les plus jeunes (pas trop quand même). Mes enfants de 10 et 7 ans étaient véritablement scotchés à mes lèvres, en attente de la suite et je les voyais même lorgner vers les vignettes suivantes bien avant que j'y arrive. Et une fois l'histoire terminée (trop rapidement à mon goût), les dernières pages venant expliquer la légende de Robert Johnson sont un véritable plus pour rattacher l'histoire aux évènements qui l'ont inspiré.

RicowRay
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le 27 oct. 2020

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