Le 31ème siècle. Les légionnaires ont connu un drame, plusieurs de leurs membres sont morts, ils doivent se restructurer et faire le deuil des disparus. Fort heureusement, la nouvelle promotion de la Legion Academy arrive à pied levé pour combler les effectifs. Aussitôt enrôlés, aussitôt en mission, du moins pour plusieurs d’entre eux. Une affaire concernant un Daxamite en rogne (dites vous juste que c’est comme un Kryptonien) et les Dominators, une race extra-terrestre aussi laide que belliqueuse, même si ces derniers ne font pas ouvertement la guerre… Bande de lâches moi je dis !

La Légion des Supers-Héros… Que dire si ce n’est que c’est le groupe de héros le plus difficile à aborder de l’univers DC ? Les points d’entrées sont peu nombreux et pas toujours efficaces au vu du nombre de personnages qui la composent. Pour ce premier tome, ne rêvez pas, pas de miracle de ce côté là non plus, même si on l’aurait espéré. Pourtant, et ce n’est pas sans peine que j’y suis parvenu moi-même, ce groupe gagne à être connu. Pour l’adopter, il faut l’essayer, et arriver à passer le cap de la frustration si présente quand on se dit : « j’y comprend rien ! », « je sais pas qui c’est lui ! », « Et elle ? Elle sort d’où ? ». Fort heureusement, l’éditeur nous aide un peu en nous rappelant par quelques petites vignettes placées sur les personnages qui ils sont et ce qu’ils savent faire. Et c’est bien le minimum pour comprendre ce qui se passe dans cette histoire. Alors pourquoi ne pas commencer avec ce bouquin ? Peut-être allez vous aimer, qui sait…

Pour démarrer, on nous refait un tour rapide et complet des membres actuels de la Légion. Rien de trop trop indigeste car on s’occupe de suivre seulement deux groupes et demi pour le moment (je vous jure, c’est pas énorme… pour de la Légion). A noter que le relaunch n’a pas eu beaucoup d’impact sur la série puisqu’on reprend là où elle s’était arrêtée. Il y a juste un nouveau statut quo, de nouveaux personnages (ou du moins, des sidekicks devenus grands) qui donnent des allures de nouveau départ plus ou moins satisfaisantes.

Par ailleurs, détails scénaristiques amusant, on y apprend que le « Flashpoint Effect » empêche le voyage dans le temps, sans avoir d’autres explications plus poussées. C’est dommage pour les membres de l’équipe qui aimaient bien aller recueillir l’aide de Superman de temps en temps. Ce lien existe toujours dans les New 52 puisqu’il a même était exploité par Grant Morrison dans Action Comics, le temps de deux petits numéros. Et ce lien est de toutes façons obligatoire. Superman et le symbole qu’il représente pour l’humanité SONT la raison d’être de la Légion. Tout les grands fans de l’équipe vous le dirons (je veux une ola dans les commentaires !! Oui, j’ai le droit de rêver aussi un peu !!).

A la limite, pour les nouveaux lecteurs c’est presque dommage qu’il n’y ait pas eu de tabula rasa sur l’univers, mais la base fan du titre est, j’ai cru comprendre, assez conservatrice. Du coup, il ne valait mieux pas se les mettre à dos ! L’avantage, c’est que la Légion est pilotée par un seul et unique homme : Paul Levitz. On peut dire ce qu’on veut sur son écriture parfois légère et classique, mais il maîtrise son sujet sur le bout des doigts, et il est rare de voir un même auteur sur un titre pendant autant de temps (il écrit des histoires sur la Légion depuis les années 70 quand même) ! Du coup, ça donne une consistance très agréable à l’univers, pour peu qu’on arrive à rentrer dedans. Les personnages nous rappellent un peu les X-Men par moment, de par leurs diversités et leurs différents pouvoirs. Mais le cadre est bien évidemment, totalement différent. Et ce coté futuriste un peu « space opéra » me séduit complètement.

L’intrigue est assez simple mais efficace. Un peu de baston, le thème du social et de l’intégration, la guerre et le racisme entre les peuples… C’est un thème cher à Levitz, pour ce que j’en ai lu en tout cas, et il vrai que la Légion propose un monde multi-culturel avec énormément de « races » humanoïdes (ou non), donc le sujet s’y prête bien. On ne tombe pas pour autant dans un coté moralisateur à deux francs (oui, je suis bloqué en 1990 et alors ?) et on est surtout là pour trouver un prétexte à un peu de baston et de l’affichage de super pouvoir en bonne et due forme ! Et là aussi, il y’a de quoi faire !

Les dessins de cette nouvelle mouture pêchent un peu. On a connu mieux dirons nous. C’est loin d’être moche pour autant, mais disons que ça manque sans doute de personnalité. Même si effectivement, le fait d’être dans le futur aide un peu à ne pas se sentir chez soi. Mais ce n’est pas assez appuyé j’ai trouvé. Dommage. Je me laisse à penser qu’il y aurait tant à faire artistiquement sur un titre comme celui-ci. Ce n’est pas tout les jours qu’on est en droit de dessiner et d’imaginer le futur quand même !

Mais cela n’empêche pas que je me suis laissé séduire, et cette mouture new 52, même si elle ne change pas les règles, les applique avec brio. La Légion, c’est fun. Pour peu qu’on aime se prendre un peu la tête au début. D’ailleurs, le bouquin mériterait d’avoir deux notes, ceux qui connaissent la Légion, et les autres. Pour les autres, contentez vous de retirer une étoile, si vous êtes tolérants aux prises de têtes ! Mais je vous le conseille tout de même, avec un peu de chance, vous ne regretterez pas !
Freytaw
7
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à sa liste Comics, l'intégrale des New 52 en TPB

Créée

le 17 août 2012

Modifiée

le 15 févr. 2014

Critique lue 445 fois

4 j'aime

6 commentaires

Freytaw

Écrit par

Critique lue 445 fois

4
6

Du même critique

La Cour des hiboux - Batman, tome 1
Freytaw
8

On aurait du y penser plus tôt...

Le lien entre la chauve-souris et le hibou n'avait jamais été aussi bien exploité qu'ici ! Snyder explore ici le côté prédateur du hibou pour le retranscrire dans un (ou plusieurs) nouveau(x)...

le 23 juil. 2012

19 j'aime

La Chasse - Animal Man, tome 1
Freytaw
10

Juste parfaitement horrifique !

Pour moi, comme pour beaucoup apparemment, cette série est mon coup de coeur du relaunch DC. On y découvre un personnage complexe, Buddy Baker, pour qui la vie de super-héros et la vie de famille...

le 23 juil. 2012

18 j'aime

10

Élégie pour une ombre - Batwoman, tome 0
Freytaw
9

Une chauve-souris rouge sang

On pourrait facilement se dire que cette mode de vouloir féminiser les héros est parfois proprement ridicule. Surtout qu'on a déjà une Batgirl... Et pourtant... Ça serait une erreur grossière que de...

le 1 févr. 2011

18 j'aime

6