Invincible Iron Man (2016 - Present) par arnonaud

Critique numéro par numéro.

Pour le premier arc, ma critique est ici : https://www.senscritique.com/bd/Riri_Williams_Invincible_Iron_Man_2016_tome_1/critique/127120176

Invincible Iron Man #6 [Avril]

Début de deuxième arc des aventures de Riri Williams, qui après ses premiers exploits super-héroïques est en train d'accéder à un nouveau statut. Elle commence a avoir un début de popularité médiatique et surtout, les opportunités pour le futur de l'héroïne se multiplient tout le long du numéros avec plusieurs propositions qui lui sont adressées, très diverses mais toutes alléchante. Il va falloir faire des choix. Bref, Bendis a trouvé un angle intéressant, assez original et pertinent pour aborder la suite des aventures de sa jeune héroïne et c'est plaisant à lire. Et pendant ce temps, une intrigue encore mystérieuse se prépare en Latvérie...

Aux dessins, on est content de voir que Caselli et Gracia sont encore au rendez-vous et qu'ils n'ont visiblement pas décidé de prendre de pause.

Bref, la série continue tranquillement et reste une lecture agréable. [7]

Invincible Iron Man #7 [Mai]

Dans ce numéro, notre chère Riri continue de faire ses débuts en tant que super-héros. Elle a beau avoir battu un vilain, elle manque encore d'expérience et elle n'est pas forcément aussi prête qu'elle le croit, comme elle le verra en affrontant le vilain du jour, au nom bien craignos, Will O' The Wisp, que Bendis est allé repêcher des limbes. Bref, dans une bonne Bendiserie classique, le scénariste laisse tomber l'histoire des différentes opportunités pour aborder un autre point de caractérisation pour la jeune héroïne. Et ça reste efficace. L'un des avantages que l'auteur a sur ce titre, c'est que Caselli est là aux dessins, et le dessinateur s'en sort super bien pour rendre les affrontements dynamiques et pêchus, alors que c'est d'habitude le point faible de Bendis. Et en fin de numéro, Bendis continue une intrigue en parallèle qui se termine de manière plutôt dramatique.
Honnêtement la série est d'une qualité plutôt constante mois après mois, comme la plupart des séries Bendis du moment. On est ni dans du Bendis d'excellente qualité ni dans quelque chose de vraiment mauvais, et ça se lit plutôt avec plaisir, même si ce n'est pas super marquant. [7]

Invincible Iron Man #8 [Juin]

Le numéro s'ouvre sur un flash-back plutôt réussie sur la jeune Riri à l'école primaire, continuant de construire la caractérisation de l'héroïne, en instant notamment sur sa détermination. Après ça, Bendis revient sur l'intrigue autour de Sharon Carter et l'attaque terroriste dont elle a été victime, en ramenant notamment la vilaine Lady Octopus. Visiblement, sur cet arc, Bendis semble avoir envie de multiplier les vilains de merde.

Globalement, les flash-backs qui parcourent le numéro, plus humains, sont plus intéressants que toute cette intrigue autour de la Latvérie et du SHIELD, même si depuis le début de l'arc, cette intrigue permet d'évoquer des choses sur les guerres américaines au moyen-orient, l'interventionnisme des USA et l'état du pays une fois les guerres terminées... Mais bon on se demande ce que ça fout dans cette série sur une jeune ado qui devient une super-héroïne... Peut-être pour la confronter à des enjeux qui la dépasse ? Bref, on comprend que Bendis ait ramené ses petits flash-backs dans ce numéro, même si ils n'apportent pas grand chose à la situation présente. En tout cas ça reste sympa à lire, joli, et le final annonce un gros affrontement pour le prochain numéro. [7]

Invincible Iron Man #9 [Juillet]

C'est le numéro du gros fight face à Lucia Von Bardas, cette vilaine créé par Bendis pour son event Secret War de 2004. Comme on pouvait s'en douter, l'affrontement ne sera pas simple pour Riri. Le scénariste arrive à rythmer ce combat en mettant en parallèle toute une discussion sous tension entre Friday et l'I.A. Tony Stark puis entre Friday et M.J à propos de cette I.A et si, comme souvent, la discussion tourne un peu autour du pot avant d'aller à peu près nulle part, elle arrive à donner une certaine intensité au numéro, où l'on se demande tout du long si l'I.A Tony cache quelque chose ou non. Et puis il y a la question de savoir comment Riri va réussir à s'en sortir face à son adversaire assez balèze, et pour le coup Bendis s'en sort très bien, avec un stratagème plutôt bien pensé pour donner la victoire à notre héroïne. Et le numéro s'achève sur un bon vieux cliff choc.

Bref, le numéro fonctionne franchement pas mal, surtout que c'est toujours très joli graphiquement, et même si on se demande pourquoi Riri et parti affronter une terroriste internationale (elle semble pas franchement à sa place ici), ça reste une lecture très plaisante. [7]

Invincible Iron Man #10 [Août]

L'affrontement avec Bardas est terminé et Riri est devenue... Reine de Latvérie. C'est ce retournement de situation complètement improbable qui terminait le numéro précédent, et là on découvre donc où Bendis voulait en venir avec ça, avec le SHIELD qui se ramène pour tirer tout ça au clair. Forcément, cela permet d'opposer la vision des militaires américains avec celle de la jeune idéaliste Riri et avec ceux des locaux qui ont leur pays sans dessus-dessous depuis le départ de Doom (honnêtement, il a un peu merdé sur ce coup).

C'est assez spécial comme numéro, pas forcément le plus réussi ni le plus dynamique, mais y a quand même de bonnes idées, comme ce moment où le SHIELD vient voir la mère de Riri à propos de tout ça. On regrettera également que Marte Gracia n'ait pas eu le temps de coloriser les dernières pages du numéro. L'occasion de signaler quand même la belle performance de l'équipe artistique avec Caselli qui assure aux dessins depuis le lancement, sans aucun coup de mou ni pause. Ça fait plaisir de voir un gros titre arriver à rester consistant comme ça. [7]

Pas de critique de Invincible Iron Man #11, désolé !

Invincible Iron Man #593 [Octobre 2017]

Les pages d'Alex Maleev où il se colorise lui-même sont incroyables et valent franchement le détour. C'est vraiment magnifique. Le reste se lit sans aucune passion et ne marque pas les esprits. [6]

Invincible Iron Man #594 [Novembre 2017]

Il ne se passe pas grand chose dans cet arc pour le moment. On a Iron Heart contre Hijack issu des X-Men de Bendis, qui bosse désormais pour les employés rénégats de Stark qui veulent reprendre le contrôle de l'entreprise. Pendant ce temps Doom se fait piéger par une collection de vilains et on a Tony qui est en foetus et qui nous fait la même fin d'épisode que le mois dernier. En outre, c'est R.B. Silva, que je n'aime pas trop, qui est à la colorisation des pages de Caselli. [6]

Invincible Iron Man #595 [Décembre 2017]

Bendis continue de ne rien dire. Vu l'ambition annoncé de cet arc, c'est étonnant. En tout cas, il faut visiblement abandonné toute espoir d'un récit épique pour ce "Search of Tony Stark". Si ce récit doit être grand, ce sera plus au niveau du relationnel entre les personnages ou de l'introspection des héros... Pour l'instant je ne trouve pas ça fou, mais le scénariste peut encore trouver un moyen de faire un bon truc. [6]

Invincible Iron Man #596 [Janvier 2018]

Bendis continue tranquillement son dernier arc sur Iron Man, pavant la route vers le numéro #600 qui devrait marquer la fin de son run. Du coup, ce retour de Tony Stark prend vraiment son temps avec un rythme qui paraît vraiment très décompressé (même si on sait depuis le temps que c'est une des caractéristiques du style de Bendis). En fait, le fait qu'on suive la quête de trois personnages simultanément (Riri, Doom et Tony) n'aide en rien puisqu'on a l'impression à chaque numéro qu'aucune des intrigues n'avance réellement. Du coup, ça gagnera sûrement en rythme à la lecture en TP, comme souvent.

D'un côté on a donc la suite et fin de la confrontation (verbale, puisque Bendis a décidé d'y aller mollo sur l'action, ce qui n'aide en rien au niveau de l'impression de lenteur que dégage l'arc) entre Riri et Stark Entreprises qui essayent de récupérer l'armure qu'a produite la jeune fille. Comme d'hab' y a de bons dialogues, des relations entre les personnages qui se construisent et même un cliff de fin improbable et enthousiasmant, mais on en a que 5-6 pages donc on reste un peu sur notre fin.

Chez Doom, on a de la grosse baston et de jolis dessins de Maleev (même si il est meilleur sur les scènes calmes à mon avis), qui se colorise toujours aussi bien lui-même, mais le problème est que l'on a plus trop les raisons de la baston qui devait être dans le numéro précédent et on a bien entendu pas les conséquences, ce qui donne une séquence un poil vide.

Et enfin on a Tony qui continue à geindre au sol et à faire de l'introspection, comme au numéro précédent, ce qui ne fournit pas une réelle impression de progression de l'intrigue. Par contre, ça reste un bon moment d'étude de la relation de Tony à son père, qui aura rarement, je pense, été aussi développée.

Le fait de sortir de l'éternel confrontation physique avec un gros vilain n'est pas mauvaise en soi, ça permet de peut-être mieux développer les personnages, mais là pour le coup ça manque franchement de rythme. Aux dessins, par contre, Caselli continue d'être très solide, même si son Howard Stark qui a la tronche exacte de Tony dans les années 80 me déstabilise un peu. Gracia à la colo est efficace comme à son habitude, même si il ne fait vraiment rien d'exceptionnel dans ce numéro. [6]

Invincible Iron Man #597 [Février 2018]

On a enfin Toni Ho et Arno Stark qui se ramènent ! Yes ! Ca fait plaisir de voir Bendis qui prend un peu plus en compte les autres séries et précédent runs. Onne revoit pas Blade par contre, il est juste mentionné.

La partie sur Doom est toujours aussi belle graphiquement et a quelques dialogues sympas (même si je suis pas sur que ce soit hyper compatible avec l'arc de Black Panther), mais on a plus de mal à savoir où Bendis veut en venir vu que c'est un peu déconnecté de la recherche de Tony Stark.

D'ailleurs la bonne nouvelle du numéro, c'est qu'on ne voit pas Tony (pourtant en gros sur la couv), et du coup, avec seulement deux intrigues à faire avancer au lieu de trois, j'ai l'impression que ça va un peu plus vite.

En tout cas la lecture n'était pas désagréable, mais c'est vrai que Bendis va devoir faire quelques efforts si il veut transformer cette histoire en "la meilleure histoire d'Iron Man de tous les temps" (qui est, je crois, l'ambition annoncée qu'il avait pour cet arc...). Surtout que c'est un arc assez long mine de rien et pour l'instant il ne s'est pas passé beaucoup de choses incroyables. [7]

Invincible Iron Man #598 [Mars 2018]

A quelques numéros de la fin, Bendis essaye enfin de donner du rythme à son arc en faisant converger tous les persos vers Tony. Mais ça reste assez laborieux. Voir des personnages qui se demandent ce que fait Doom en Iron Man alors que ça fait un an et demi qu'il est sous le costume et que tous les persos disent ça et un poil chiant. Le résumé de Cap en ouverture d'épisode est un peu bizarre, vu qu'il n'a pas l'air au courant que Doom a rejoint les Avengers durant le run de Waid.

Quant à l'utilisation de Tony Ho, c'est bien entendu sympathique, mais c'est quoi cette armure merdique qu'on lui refile ? Pourquoi elle n'a pas son armure Iron Patriot ? Heureusement qu'on ne sait pas laquelle est la sienne vu qu'ils ont l'air de découvrir le vol en armure pour la première fois, alors que Tony Ho est quand même censée connaître ça depuis quelques temps...

Concernant Blade, il est vraiment utilisé n'importe comment vu qu'il aurait pu être remplacé par n'importe quel perso, Coulson aurait pu faire la même chose. Mais c'est sympa de le voir ceci dit.

Mais alors que sur Defenders, Jessica Jones et Spider-Man, Bendis est plutôt en forme, ici il reste vraiment poussif. J'espère que le final en vaudra la chandelle. Les dessins de Caselli restent solides (à part les armures merdiques), Maleev semble un peu plus pris par le temps. [6]

Invincible Iron Man #599 [Avril 2018]

C'est un peu n'importe quoi par moment, comme ces come-back WTF que nous sort Bendis, et clairement cet arc ne sera pas le plus grand qu'ait eu Iron Man, loin de là. A voir cependant comment tout ça va se conclure.

Au niveau de Doom, c'est intéressant ce que l'auteur fait. Globalement, il faut espérer que Dan Slott construise sur ce qu'a fait Bendis sur le personnage de Doom et l'univers d'Iron Man et n'ait pas cette sale manie des auteurs modernes (comme Bendis par exemple) d'évacuer immédiatement ce qu'à fait leur prédécesseur pour ramener que leurs propres jouets ou le personnage à un statut-quo intemporel. [6]

Invincible Iron Man #600 [Mai 2018]

C'est un peu le bordel avec les dessinateurs qui changent tout le temps et qui ne m'ont pas semblé toujours hyper carré pour bien dessiner les personnages comme il fallait, et honnêtement, c'est sûrement le moins bon numéro de conclusion de run qu'à fait Bendis ces temps-ci.

Mais il y a pas mal de choses super chouettes quand même. Y a un côté trop précipité dans la manière du scénariste de mener des intrigues là où il le veut, mais en même temps, je trouve qu'il laisse pleins de pistes potentielles pour la suite qui sont intéressantes. Le truc avec ce genre de fin, c'est que vu la tendance des scénaristes à se foutre de ce qui s'est passé dans le run juste avant eux, c'est toujours un risque de décevoir de laisser des portes ouvertes. On se souviendra du passage de relais des séries X-Men entre Bendis et les auteurs suivants où toutes les pistes des derniers numéros avaient été soigneusement jeté à la poubelle avec les nouveaux mutants créé par Bendis.

Du coup, le nouveau SHIELD hyper enthousiasmant avec Cable, Blade, Leonard de Vinci, Tony Ho et les héros de la Avengers Academy est-il destiné à avoir un avenir ? Les nouveaux vilains posés par Bendis comme le Techno Golem, l'ancienne petite amie de Tony et maintenant le père biologique de Tony vont ils revenir ou rejoindront-ils les limbes des essais de nouveaux vilains qui ne prennent pas parce que les auteurs n'ont d'yeux que pour les classiques ? Et il va falloir voire ce qui va être fait de ce bon vieux Doom. Bref, j'espère que Slott fera bien les choses.

Mais le numéro en soit reste plutôt agréable à lire, même si il n'est pas aussi grandiose qu'on l'aurait voulu. [7]