Le plaisir de l’ouverture, pour tout fan de l’univers Star Wars, est là : déroulant stellaire et entrée dans le récit sur la fin de l’Episode IV, avec le plaisir de revivre une scène culte peuplée de tous les héros d’un film culte. Princesse Leia nous emmène à la suite de l’héroïne au caractère bien trempé : exigeante et volontaire, entêtée. Lors que sa tête est mise à prix, Leia fuit la protection des rebelles pour tenter de rassembler les survivants d’Aldorande disséminés dans la galaxie, avec l’aide d’Evaan, une compatriote balancée entre le respect des règles, la discipline et son dévouement à la princesse.


La réussite du récit tient en grande partie de l’équilibre de ce duo féminin fort qui raconte autant la solitude de Leia, qui a désespérément besoin d’une amie, qu’



une aventure dense aux rebondissements inattendus,



aux tensions fortes, où comme dans chaque épisode de Star Wars, les trahisons, personnelles ou impériales, rythment l’intrigue.



La tentation de belligérance ne peut jamais être effacée. Notre
dirigeant (…) doit lutter pour que notre culture vise la créativité,
l’amour et la vie.



Telle est la responsabilité de la princesse. Si Aldorande a été détruite, c’est bien sa culture pacifiste et créatrice qui doit être préservée, ce sont tous ses habitants, ouverts sur l’autre et sur le monde, curieux et bienveillants, qui doivent être protégés. Ainsi, de planètes en systèmes, la princesse et son amie investissent les réseaux secrets où se terrent quelques poches de préservation d’une culture altruiste et aimante comme pour s’assurer qu’au-delà des exactions de l’Empire, l’humanité persiste dans ce qu’elle a de plus beau.


Le récit est parfois rapide mais Mark Waid sait jouer du format comics pour terminer chaque épisode sur une fin autant que sur une ouverture, et trouve le temps d’aborder de réels sujets de société, tels que le métissage qui, malgré cette ouverture générale du peuple d’Aldorande, pose problème à certains, qui préfèreraient préserver une race pure : le scénariste sait mettre alors la lumière sur



l’enrichissement et les forces indéniables du mélange à l’autre.



L’auteur joue de suspense également quand la princesse n’hésite pas à s’exposer pour sauver jusqu’aux traîtres qu’elle considère malgré tout comme ses compatriotes avant tout, et crée ainsi la légende d’une princesse douée d’humanité plus que de prudence, prête au sacrifice pour sauver l’homme.


Le dessin de Terry Dodson est appréciable. Trait fin, portraits travaillés et expressifs. Un large choix de décors classiques de l’univers : x-wings, déserts, grottes, tout autant que costume d’apparat et macarons pour l’héroïne. Diversité galactique pour peupler de nouveautés autant que de déjà-vus un univers multi-ethnique. L’ouvrage, graphiquement, est un réel plaisir !



Nous répondons à la rage par la sagesse. Nous répondons à la peur par
l’imagination. Nous répondons à la guerre par l’espoir. Chacun
d’entre-nous est important.



Entre découverte de soi et humanisme, Princesse Leia narre une aventure aussi plaisante qu’un bon épisode de la série culte tout en construisant les reliefs d’un personnage que l’on aime depuis des décennies pour son entêtement autant que pour son art de la diplomatie, et qui, ici, se forge dans les épreuves grâce à l’amitié et dans la reconnaissance de l’autre comme reflet de soi.



Un ouvrage court et humaniste



qui encourage chaque lecteur à nourrir le bon en soi et à ne pas hésiter, au-delà des dangers certains, d’aller à la rencontre de son prochain, de son frère.

Matthieu_Marsan-Bach
7

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Créée

le 24 juil. 2016

Critique lue 308 fois

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