L'Impossible Vérité - Les Naufragés d'Ythaq, tome 9 par Eric17

« L'impossible vérité » est le neuvième et dernier tome de « Les naufragés d'Ythaq ». Cette série est scénarisée par Christophe Arleston et dessinée par Adrien Floch. Le premier a déjà fait naitre « Lanfeust de Troy », « Les maitres cartographes » ou encore « Les forêts d'Opale ». Le second a également illustré « Slhoka ». L'album qui m'intéresse aujourd'hui est apparu dans les librairies il y a quelques mois. Il marque le dénouement d'une grande saga qui a débuté il y a environ sept ans. La couverture nous présente le couple phare formé de Granite et Narvarth. On les trouve dos à dos avec dans le fond un décor médiéval propre à Ythaq. Sur un plan on découvre un quatuor de soldats surarmés. L'heure du combat final semble être arrivée. Partons à sa rencontre...

La quatrième de couverture présente l'intrigue avec les mots suivants : « Un luxueux vaisseau de croisière s'écrase sur Ythaq, une planète qui, curieusement, n'est répertoriée nulle part. Parmi les survivants, une jeune et intrépide astro-navigatrice, un technicien poète et une belle passagère. Traqués par d'impitoyables mercenaires, ils vont découvrir un monde médiéval où cohabitent peuples et espèces aux coutumes surprenantes. Mais les naufragés sont-ils là par hasard ? Quel terrible secret se cache derrière les ors et les pourpres des palais d'Ythaq ? »

Depuis le début de l'histoire, les choses ont un petit peu évolué. On a découvert que les naufrages sur Ythaq étaient nombreux et non hasardeux. Ils s'inscrivent dans un jeu à grande échelle dont les participants sont les plus grandes fortunes de la galaxie. Ils révèlent que certains naufragés voient naitre un pouvoir particulier sur cette planète. Ils parviennent à maitriser le feu, la terre, l'air ou l'eau. Les joueurs doivent donc regrouper un naufragé de chaque type à un endroit précis pour gagner. Nos héros sont des pions. Ils ont appris récemment leur statut et mènent leur enquête dans le domaine pour arriver enfin à rentrer chez eux. Parallèlement, un navire de militaire mercenaire est envoyé en mission sur Ythaq pour enquêter sur ces mystérieux événements. La solution de leurs dirigeants est radicale : tout exploser. Nous voilà donc en pleine guerre civile quand ce dernier opus démarre. De son côté, Narvath voit naitre en lui un pouvoir angoissant, puissant et inexpliqué...

Les derniers tomes me faisaient craindre le dénouement. En effet, je trouvais que l'intrigue devenait brouillonne. J'avais le sentiment que les auteurs rallongeaient la trame en naviguant à vue. Au lieu d'avoir l'impression de voir un immense puzzle en train de se mettre en place, on ressentait davantage un air d'improvisation. Malgré tout, je ne désespérais pas de voir cet album final me prouver que je me trompais et que mes inquiétudes n'avaient pas lieu d'être. Hélas, cela n'a pas été le cas. L'issue narrative de cette saga est catastrophique. Je la trouve vraiment bâclée. En effet, comment cette accumulation de pouvoirs, de quêtes, de batailles et d'explosions peut aboutir à une telle pirouette finale ? Comment peut-on arriver à une telle faiblesse scénaristique ? Il n'est pas facile de conclure une saga d'une telle ampleur mais la rater à ce point-là est affligeant. J'espère que l'issue n'était pas prévue depuis le début et qu'elle est plutôt le fruit d'une improvisation parce que dans le cas contraire, c'est inquiétant quant à la nature des Muses d'Arleston...

Mais ce dénouement se traine sur les cinquante pages de l'album. On essaie de nous impressionner avec un grand monstre avec un pouvoir de kinesthésie qui est enfermé dans une planète. Il va sans dire que Narvath joue le rôle qui se révèle dans ce dernier opus. Tout cela est maladroit et très souvent dilué. On fait durer pour faire durer. Au-delà de nous offrir une fin très décevante, cela fait que les hauteurs font disparaitre toute la sympathie qui accompagnait d'habitude notre lecture. L'humour a quasiment disparu de toutes les pages au profit de cette construction scénaristique branlante. J'ai donc regretté de ne pas profiter de davantage de remarques décalées de la ravissante et caractérielle Calista. Même Granite et son caractère chaud est en retrait. Bref, quand rien ne va, rien ne va...

Côté illustration, Adrien Floch maintient de la qualité dans ses travaux. Ses dessins accompagnent parfaitement cette histoire de fantasy grand public. Les filles sont ravissantes, les méchants assez impressionnants, les monstres variés et réussis. Que ce soit la faune, la flore ou les habitants, Ythaq nous offre un réel dépaysement dans lequel on prend plaisir à se plonger. A ce niveau-là le travail sur les couleurs de Claude Guth est réussi. Concernant les personnages, Floch nous offre une galerie qui de protagonistes qui possèdent chacun des caractéristiques propres qui facilitent notre immersion à leur côté. De plus, ils se montrent particulièrement expressifs, ce qui ne gâche rien.

En conclusion, « L'impossible vérité » est incontestablement le plus faible des neuf tomes qui composent la série. Il offre un dénouement particulièrement faible qui fait oublier les agréables moments de lecture générés par la lecture de la majorité des opus de « Les naufragés d'Ythaq ». Je vous conseille donc plutôt d'emprunter sa saga pour la découvrir plutôt que de vous l'offrir. C'est un engagement financier qui n'est pas négligeable surtout en comparaison des quelques déceptions nées en fin de parcours. J'espère que « Les forêts d'Opale », autre histoire de fantasy imaginée par Arleston ne connaitra la même descente aux enfers. Mais cela est une autre histoire...
Eric17
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le 4 mars 2012

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