J'avais beaucoup aimé le premier tome de cette nouvelle série de Lewis Trondheim. C'était une lecture très agréable et rafraîchissante qui mélangeait un peu la série Alias de Brian Michael Bendis (sans les super-héros) avec les petits riens de Lewis Trondheim. Et c'est toujours le cas pour ce second tome, mais que j'ai tout de même trouvé moins convaincant dans l'ensemble.
Ça reste une lecture sympathique, mais Trondheim présente beaucoup de fils narratifs en parallèle et les résolutions sont soient bourrées en fin de volume soit tout simplement absentes (ou j'ai peut-être pas été attentifs à certains passages ?). On aura peut-être le fin mot de certaines intrigues dans le 3e tome, mais vu que j'avais quasiment tout oublié des événements du premier tome en entamant la lecture de ce deuxième opus, ça ne m'inspire pas vraiment.
Enfin bon, il y a quand même des choses intéressantes dans ce tome. Le côté arnaqueuse/détective du dimanche de Maggy est merveilleusement retranscrit. Trondheim blinde son récit à ras-bord de moments qui renvoient au quotidien le plus basique et désamorcent tout le côté trépidant que devrait avoir la vie de quelqu'un qui résout des mystères et doit cacher de l'argent sale.
Mais c'est ça qui fait tout le sel de cette série, ces silences, ces temps d'attente, ces problèmes cons du quotidien, le côté un peu looser de tout le monde, les réflexions terre-à-terre de Maggy et bien sur le flegme et le cynisme général de la série qui changent vraiment de l'idée qu'on se fait d'un polar (en tout cas, que je me fais). Ce qui est drôle également, c'est de voir 6 cases à un moment qui semblent tout droit tirer d'une anecdote des Petits Riens de Lewis Trondheim, sans aucun lien avec le reste de l'histoire.
A part ça, Stéphane Oiry fait encore une fois un très bon boulot aux dessins et aux couleurs. Son style graphique un peu froid et qui s'attarde sur certains détails anodins colle parfaitement, même sil les visages manquent parfois un peu d'élégance. Et les couleurs retranscrivent bien la morosité ambiante du quotidien tout en offrant des ambiances bien différenciées pour chaque lieu, avec en même temps un jeu intéressant sur les saturations.
C'est pas une lecture essentielle, c'est un tome clairement plus anecdotique que le premier, mais c'est joli et pas désagréable à lire. Ça manque peut-être un brin d'ambition.