Et bien, nous y voilà... De tous les volets de cette saga, La Fin de l'Histoire? était celui que je redoutais le plus, celui que j'avais le plus peur de critiquer. En effet, j'ai peur que mon avis ne ressemble que trop à celui d'une fangirl sans recul. Est-ce que j'aime cet opus? Oui, beaucoup même. C'est celui qui se dispute dans mon coeur avec La Marque du Destin pour être mon préféré. Mais est-ce que je le trouve parfait? Non, clairement pas. Il a des défauts, qui ne sont même pas petits, qui ne justifient aucunement que je mette la note maximale. Et pourtant, c'est l'un des épisodes qui me donne le plus les larmes aux yeux, me procure le plus de frissons, et me fait le plus me rappeler pourquoi j'aime autant ces personnages. Commençons donc la critique!


Nos héros ont découvert le corps sans vie de Ténébris. Halcyon fait alors accuser Artémus. Faisant mine de prendre cela au sérieux, Razzia se sépare du groupe, et se retrouve seul avec le présumé assassin. Gryf et Shimy sont ainsi les seuls Légendaires encore pleinement actifs, à suivre le convoi. Les soucis ne s'arrêtent pas, puisque les fidèle de Kalandre sont ensuite tous envoyés à Casthell, à leur grande incompréhension. Nos Légendaires vont alors devoir faire face à une terrible réalité: il n'y a jamais eu de poison Jovénia. Il semblerait que Kalandre les manipule depuis le départ du voyage. Voire, depuis beaucoup plus longtemps.


Si on pouvait reprocher à L'Exode de Kalandre d'être un peu léger par rapport à ce qu'il avait à raconter, il est difficile de se dire la même chose en lisant cette suite. La Fin de l'Histoire? est un des tomes les plus intenses et dramatiques de la série. De nombreux événements ont lieu, chaque protagoniste doit faire face à quelque chose en continuation logique avec ce qu'il a vécu. On assiste à tellement de situations que le rythme en paraît effréné, mais ça ne m'apparaît pas vraiment comme un défaut. C'est un tome dans lequel les Légendaires sont empêtrés dans une véritable galère, et cet assaut continu de problèmes nous le fait parfaitement réaliser.


Si on retient autant ce tome, c'est parce qu'il ose commettre l'impensable: tuer absolument tous les Légendaires. Tous nos héros finissent par mourir dans d'affreuses conditions. Ce n'est pas non plus comme si c'était la première fois, mais ça n'avait jamais été traité avec autant de sérieux. De plus, on suivait l'aventure à travers les yeux d'un personnage encore vivant (Danaël dans Le Gardien, Jadina dans La Main du Futur), ce qui permettait d'avoir quelqu'un à qui s'accrocher, et d'adopter un point de vue plus extérieur. Mais ce tome-ci ne se centre pas sur un Légendaire en particulier, et quand un de nos héros meurt, on est complètement avec lui. On a le sentiment de se battre à ses côtés, pour finalement le voir perdre la vie. Il y a beaucoup de choses à dire sur ces décès, j'aborderai le tout au fur et à mesure. La révélation de Kalandre joue beaucoup sur la désolation que l'on ressent, face au destin tragique de nos héros. Jusque là, ces derniers ont toujours réussi parce que cette démi-déesse les aidait dans l'ombre. Ils lui doivent leurs victoires, leur identité. Si cette personne devient leur ennemie, qu'ont-ils à espérer?


Bien entendu, les combats sont très nombreux dans ce tome. Presque tous nos personnages ont droit à leur moment d'affrontement. Ces derniers sont très chouettes à suivre et apportent beaucoup de rythme à l'histoire. Ils font partie des plus tragiques de la saga et c'est principalement en cela qu'on les retient. Le tome cherche d'ailleurs à se renouveler, en faisant créer à Shimy un gigantesque avatar de pierre. Voilà une façon bien épique de démontrer plus que jamais les pouvoirs de l'Elfe!


Si je trouvais l'opus précédent moins bien dessiné que d'habitude, je n'ai aucun souci avec celui-ci! Les détails sont très bons, le trait a retrouvé une juste épaisseur, le visage des personnages est redevenu reconnaissable. Les couleurs sont sombres et la violence n'est pas cachée, tout est fait pour qu'on prenne bien conscience du drame de la situation. Je trouve que c'est un des tomes faisant le plus preuve de créativité visuelle.


On pourrait reparler de l'avatar de Shimy mais aussi évoquer Kaminodoa, la forme de Jadina décédée, la forme de Jadina en arbre... mais surtout comment ne pas parler du Monde des Dieux? C'est un univers magnifique, semblant posséder une atmosphère dans l'espace. Plusieurs planètes y cohabitent, ainsi que plusieurs îlots de terre, versant des cascades se jetant dans l'espace. C'est fort poétique et sublime à regarder!


De plus, nous ne profitons pas uniquement du savoir-faire du Pamplemousse. Plusieurs images de Les Légendaires Origines sont reprises, pour servir les flash-back. Nous avons même le droit en avant-première à des images provenant de Shimy.


Lorsque Kalandre explique que toutes les mésaventures des Légendaires sont de sont fait, des images sont directement reprises des autres tomes, que ce soit ceux de la saga principale ou des Origines, afin de mieux illustrer son propos. En se remémorant ces scènes, telles qu'elles nous ont toujours été présentées, les paroles de l'antagoniste sont encore plus percutantes. On sait alors qu'on ne pourra plus jamais revoir ces scènes de la même manière. C'est donc très efficace, cependant je trouve gênant que l'on n'ait droit à aucune image présentant le destin de Razzia. Il a pourtant été tout aussi manipulé que les autres, mais est pourtant le grand oublié du discours de la femme adulte.


De plus, la saga continue d'enrichir sa mythologie, avec une énième création des Dieux: la créature Kaminodoa, qui protège l'entrée du monde de ses créateurs. C'est un peu le cliché de la bête affamée, mais on ne lui demande pas forcément plus.


Je vais tout de suite aborder les personnages, c'est comme ça que je pourrai évoquer tous les aspects parallèles de ce dix-huitième volume.


Jadina n'est quasiment pas active durant toute l'oeuvre, pourtant son rôle parvient à être primordial. La pauvre subit un traitement des plus sinistres.


Après avoir été gravement affaiblie par la plante carnivore du tome précédent, la leader ne peut plus faire grand-chose. Alors qu'elle est au plus mal physiquement, elle doit beaucoup encaisser d'un coup: Kalandre prépare un mauvais coup, sa soeur Ténébris est morte... et c'est Danaël qui l'a tuée. Et juste après cela... elle meurt, après que Kalandre lui ait ôté son joyau de jade. Son corps ne ressemble plus à rien, on dirait une racine désséchée, avec un visage de gyroïde. Et peut-être que certains seraient déçus de la voir mourir aussi rapidement, mais moi je trouve cela très efficace émotionnellement. L'apparence de son cadavre est terrifiante, pile en adéquation avec l'horreur d'une telle situation. De plus, Jadina étant la leader et la plus puissante des Légendaires, il est nécessaire de se débarrasser d'elle dès le début. On en est que plus pessimistes et apeurés pour le devenir de nos autres héros. De surcroît, on a pris le temps d'amener la mort de la princesse, cette dernière étant au plus mal depuis le tome précédent. Et même après cela, son histoire n'est pas terminée.


Plusieurs pages plus tard, une scène étrange a lieu. Danaël pleure sur le corps de sa bien-aimée... et l'intéressée se transforme alors en arbre géant, comme si les larmes de l'ancien Légendaire l'avaient fait pousser. C'est une scène qui fait quand même un peu Deus Ex Machina, une telle possibilité n'a jamais été mise en place avant. De tous les moments de la saga, il s'agit de la scène la plus ouverte à différentes interprétations. En tout cas, même si cet événement peut paraître perturbant, je le trouve très beau. C'est en fait très Disneyen, puisque Jadina semble reprendre vie (si ça se trouve, elle n'était même pas réellement morte, d'ailleurs) grâce à l'amour de Danaël. On peut pas faire plus beau et touchant. C'est pourquoi, même si ça survient d'un coup, j'adore la façon dont notre leader apporte sa pierre à l'édifice de la victoire. J'aime comment sa badassitude divine lui permet de vaincre la mort et de guider l'homme qu'elle aime vers leur plus grande ennemie. Pour moi, Jadina a été traitée à la perfection. C'est une héroïne qui sait toujours avoir une place centrale et décisive dans l'intrigue, même quand on croirait devoir la ramasser à la petite cuillère.


On t'aime, Jadina.


Et maintenant, au tour de mon chouchou! Après qu'il ait eu sa période de gros casse-pieds dans le huitième diptyque, voilà que Gryf n'avait jamais été aussi attachant depuis La Marque du Destin. Alors que ses compagnons perdent espoir, le Jaguarian est celui qui conserve le plus de volonté. Tandis que Razzia et Shimy s'éloignent de leurs principes, le rouquin est celui qui garde le plus en tête ce que sont les Légendaires: des personnes altruistes, qui aident ceux qui ont besoin d'aide. C'est d'autant plus touchant que lorsqu'il a rejoint le groupe, il disait que sauver la veuve et l'orphelin ne l'intéressaient pas, que seul venger Samaël lui importait. Plusieurs fois, on sent son attachement pour son groupe. Lorsque le convoi abandonne Razzia, Gryf est l'unique personne qui culpabilise. Et autant il ne faisait que se chamailler avec elle dans L'Exode de Kalandre, autant le Légendaire est ici vraiment mignon avec Shimy.


Que ce soit lorsqu'il accepte qu'on lui arrache l'éclat de métal du coeur, juste pour éviter que Halcyon achève sa copine... ou quand elle lui dit qu'ils ne vont pas s'en sortir, et qu'il lui répond, avec le sourire, le pouce levé, et les larmes aux yeux: "Allons, arrête de dire des bêtises!"... Roh, moi je fonds.


On sent qu'il est désespéré et pourtant il garde contenance et sourire tout du long, je l'adore.


Et à l'instar de ses amis, il finit tué dans cette catastrophe. Après avoir été gravement affaibli lorsque Kalandre lui a arraché l'éclat de l'épée, Gryf est achevé dans un combat contre Galatée. Ce n'est pas lui qui a droit à la mort la plus choquante ou la plus classe, mais je trouve que la mise en scène de son décès fait tout de même son effet, avec le ciel noir et les éclairs présents dans le décor.


Et puis nous avons notre pauvre Razzia. Après que celui-ci ait complètement envoyé paître sa copine, voilà qu'il la perd tragiquement. Comme on s'y attendrait, il devient alors particulièrement irritable. Il se laisse abandonner par le convoi avec Artémus (à qui on a fait porter le chapeau de l'assassinat) et effectue sa propre enquête avec l'accusé. Razzia perd alors un peu les valeurs des Légendaires. Il se montre violent même avec celui qu'il sait innocent, et son coeur ne contient qu'un profond désir de vengeance. J'aime beaucoup l'évolution qu'il a dans ce tome, comment sa peine peut faire ressurgir son lui du passé. Ce que j'aime également, c'est que même en étant laissé dans son coin, il parvient à se montrer utile de son côté (je ne dirai jamais assez combien je trouve ce personnage trop délaissé comparé à des Gryf ou des Shimy). Amy est également encore très attachante. Elle qui est souvent assez immature, c'est pourtant sa personne qui se fait la voix de la raison de Razzia. La Chiridirelle évoque un profond attachement entretenu par elle pour Ténébris, dommage qu'on ne l'ait jamais vue le laisser paraître avant. Et bien entendu...


Ils participent tous deux à la grande bataille, en affrontant Halcyon... et ils y perdent la vie. Et franchement, je trouve que le rymarien et la Chiridirelle devraient recevoir un prix, j'adore la scène de leur mort. Halcyon envoie sa lance d'or tuer le corps originel d'Amy, et la panique qui s'en suit est prenante. On voit un Razzia totalement paralysé qui réalise la situation. Et en même temps, on a les appels insistants de son bras, qui donnent un ton bien stressant à la scène. Lorsque le mal est fait, on a un joli moment où Amy implore son camarade de se détacher d'elle, souhaitant être la seule à mourir dans l'explosion du membre. Dans un petit discours bien touchant, elle remercie Razzia pour leur amitié, qui aura su réchauffer son coeur meurtri. Le colosse de Rymar décide alors à la place de se jeter sur son adversaire. Amy, Razzia et Halcyon meurent alors tous les trois dans l'explosion. D'un seul geste, le Légendaire fait en sorte qu'Amy ne meurt pas seule comme elle a vécu, que Halcyon soit hors d'état de nuire, et que Ténébris n'ait plus à attendre son amant.


C'est la classe personnalisée, elle s'appelle Razzia.


Et il ne faut pas oublier Shimy. Tout comme notre ami précédemment cité, l'Elfe perd beaucoup de vue ses principes pendant un temps. Elle se montre très insensible, et ressent peu de remord en abandonnant Razzia qui vient de perdre Ténébris. Tout ce qui obnubile la Légendaire, c'est que Gryf est mourant, et que seule Kalandre est en mesure de le sauver. Elle peut donc paraître casse-pieds mais j'aime également beaucoup son évolution dans cette histoire.


Quelques pages plus tard, son rouquin est en train d'agoniser, après que Galatée l'ait salement amoché. Shimy tente alors de le sauver, mais tout le monde se fait dévorer par Kaminodoa. Après avoir été retenue par une femme qui lui demande si elle est bien une Légendaire, l'Elfe Elémentaire se rappelle alors de ce que Gryf n'avait pas oublié: les Légendaires aident ceux qui ont besoin d'aide. Depuis le début de la seconde partie de la saga, Shimy a étrangement perdu en maturité. Ses amis sont devenus plus durs et sérieux, tandis qu'elle est devenue plus gamine et émotive. Sa principale préoccupation a été de se remettre en couple avec le Jaguarian. Et même quand ce souhait s'est concrétisé, elle n'a plus eu que l'idée de le guérir en tête. Là, il va mourir, sa situation est véritablement critique. Mais sachant qu'il n'y a qu'elle pour affronter un monstre de l'envergure de Kaminodoa, Shimy se résout à laisser mourir l'homme qu'elle aime, pour sauver toutes les personnes pouvant encore être sauvées. D'une façon bien dramatique et touchante, Shimy sacrifie ses sentiments pour le bien de tous. Et cela ne s'arrête pas là puisque notre héroïne exécute une explosion élémentaire, afin de vaincre son ennemi. Explosion dans laquelle elle ne survit pas, évidemment.


Et comment ne pas parler de Danaël? Le blondinet me fend complètement le coeur dans cette histoire. Tout du long, il fait preuve d'une perturbante impassibilité. Ses amis se retrouvent empêtrés dans la pire des galères, et il ne fait jamais rien pour les venir en aide. Cependant, l'ancien leader des Légendaires commence tout de même à se douter que quelque chose cloche chez lui. Il a tué quelqu'un de bon en la personne de Ténébris, et a causé le chagrin de son ami Razzia. Et c'est l'esprit totalement perdu que Danaël réalise qu'il ne ressent aucun remord face à cela.


Il va donc laisser Jadina, Gryf, Razzia et Shimy mourir sans rien faire. Et pire que tout, il assassine lui-même son frère Ikaël, dans un combat sanglant qui lui fait perdre son oeil. Dans cette bataille, son auréole (présente au-dessus de sa tête depuis sa résurrection) est brisée. Suit alors une jolie scène déchirante où Danaël avance sans un mot, sans accorder d'attention à Artémus, et se penche sur le cadavre de Jadina. Il a enfin recouvré ses esprits, et réalise avec horreur et désespoir qu'il a laissé mourir tout le monde et a directement occis son frère et Ténébris. Et maintenant qu'il est redevenu lui-même, il ne peut plus rien faire, il ne peut que souffrir en constatant l'étendue du désastre. Quand je le vois hurler de douleur sur le corps défraîchis de Jadina, je ressens à chaque fois tellement de peine pour lui.


Mais par la suite, il a tellement la classe.


J'adore comment il ne se laisse pas démonter dans son combat contre Astérion (le frère jumeau de Kalandre), comment sa condition d'humain ne l'effraie pas. C'est pour respecter la mémoire de tous nos héros que le beau blond ne fléchie pas. Et après nous avoir offert une baston finale courte mais classe, il disparaît dans l'explosion des pierres divines, avec le sourire. Et alors qu'on le déteste quelques pages plus tôt, il y a de quoi se sentir bien mal en le voyant mourir.


Après, il y a encore pleins de personnages dont on peut parler. J'aime aussi beaucoup l'évolution des autres Dynaméis.


C'est à cause de Galatée et de Halcyon si Gryf, Razzia et Amy sont morts, on devrait donc les détester. Mais le discours final de Danaël nous rappelle qu'ils sont tout autant que les Légendaires des victimes de Kalandre. Comme nos héros à nous, ils finiront tous tués tragiquement, pour le compte de cette femme.


On apprend dans ce tome que s'ils ont été utilisés, c'est parce que Danaël, Halcyon et Galatée sont tous les trois les réincarnations de fragments d'âmes d'Astérion. Asgaroth, quant à lui, contenait dans son armure le cadavre du demi-Dieu. C'est un peu tordu, mais cela enrichit efficacement Danaël et donne un sens à son rôle dans cette histoire.


Et puis, une petite pensée pour Ikaël aussi. C'est marrant comme ce diptyque a bien changé mon opinion sur ce personnage. Avant, il était toujours bon à rabaisser son cadet, et à toujours faire passer ses devoirs de Faucon d'Argent avant tout lien fraternel. Mais ici, il tente enfin vraiment de venir en aide aux Légendaires.


Le commandant va se retrouver contraint d'affronter son frère, et choisira le mauvais moment pour enfin faire preuve de compassion envers son frangin. N'osant blesser son adversaire, il mourra donc assassiné de la main de Danaël... cela dit, il aura eu le temps de briser par mégarde son auréole, permettant au vrai Danaël de ressusciter enfin.


Et on peut continuer avec Artémus. Ce personnage sortait complètement de nulle part, semblait promis à une utilité inexistante. Mais on apprend des choses intéressantes à son sujet.


On découvre qu'il est capable de prédire les morts à venir (d'où la Faucheuse qu'il a vue au-dessus de Ténébris) et est le descendant du prophète Rokamadoor, auteur de l'Alystory.


Mais malgré ces découvertes enrichissant la personne d'Artémus, ce personnage reste particulièrement exécrable tout le long du récit. Il ne fait que râler et pleurnicher.


Lors de la bataille, cet écrivain de pacotille ne fait rien pour aider autrui, et se permet d'écrire l'histoire de cet affrontement, pendant que tout le monde meurt autours de lui.


Il y aura encore pas mal de choses à dire sur cet énergumène, mais on y reviendra. En tout cas, ce personnage étant censé être détestable, il est on ne peut plus réussi.


Et maintenant, on attaque le gros morceau... Depuis Versus Inferno, Kalandre est un vrai mystère. Mystère qui s'est accru avec la saga Origines, dans laquelle cette étrange femme apparaît à chaque tome. Une incroyable sorcière difficile à saisir, dont mêmes les notions d'allié ou d'ennemi paraissaient floues avec elle. Et maintenant, tout nous est enfin révélé, sur son histoire et son objectif.


Elle est la fille d'une grande prêtresse Elfe appelée Kamila, ainsi que d'Akamandis le roi des Dieux. Après que ces derniers aient mystérieusement quitté Alysia et le Monde Elfique, la famille de la demi-Déesse a dû douloureusement encaisser la colère du peuple. Kamila et Astérion ont tous les deux finis assassinés. C'est après cela que sont nés les pouvoirs divins de notre antagoniste, tels que l'absorption de magie (qui explique qu'elle ait pu traverser les siècles sans vieillir, et qu'elle n'ait pas été touchée par l'accident Jovénia) ou la divination.


Et c'est là qu'a lieu le plus gros twist de cette bande dessinée: Kalandre est la créatrice des Légendaires. C'est elle qui a tout provoqué, qui a changé la destinée de nos héros. C'est elle la véritable responsable de l'accident Jovénia. C'est elle qui a manigancé la réincarnation d'Anathos. C'est elle qui a entraîné la mort de Jadina dans les mines d'Orchidia. C'est elle qui a permis aux Légendaires de se dépasser, qui leur a permis d'acquérir continuellement de la puissance. Et je trouve ça tout simplement énorme. Ca nous fait revoir complètement autrement ce groupe que l'on suit depuis le début. On a toujours vu nos Légendaires simplement comme un brave petit groupe désireux de rendre le monde meilleur. Et ce n'est pas faux, cela n'enlève pas leurs valeurs, mais ce sont surtout des gens manipulés dans un but beaucoup plus grand qu'eux. Quand on pensait les voir faire des choix, ça ne l'était pas autant qu'on le croyait. Et je trouve ça osé de nous faire reconsidérer leur groupe de cette façon, surtout que c'est pour eux qu'on a suivi cette aventure. Cela rend le personnage de Kalandre assez complexe. Elle se retourne contre les protagonistes, mais dans le même temps, on réalise qu'on n'aurait pas eu toutes ces belles aventures sans cette demi-Déesse.


Après, dommage qu'après avoir été si intéressante par son mystère, elle devienne juste un cliché de femme impitoyable, après s'être révélée. Mais pour tout ce qu'elle a amenée, je trouve que ça reste une méchante bien badass. On fait également la connaissance de son frère jumeau Astérion. Il n'y a pas grand-chose à dire sur la personnalité de celui-ci. Si ce n'est que sa relation avec Kalandre est à la limite de l'inceste, mais puisque les Dieux mythologiques sont toujours incestueux et que ces deux-là sont à moitié divins, on va dire que c'est pour ça. Autant aborder maintenant, le point de ce tome que je trouve vraiment délicat, puisqu'il concerne notre antagoniste.


Vers la fin, ce blaireau d'Artémus lance l'épée d'or à Danaël, pour que celui-ci puisse affronter efficacement Kalandre et Astérion. Et c'est là, que sans faire exprès... il envoie la lame en plein dans le coeur de la jeune femme. C'est donc ainsi que cette dernière décède, tel que le disait sa prédiction. Après avoir complètement manipulé le monde pendant des décennies, voilà qu'elle a droit à une des morts les plus nazes qu'on puisse imaginer. Sur le coup, ça m'a pas mal énervée. Maintenant, je relativise en me disant que ce n'est pas un Deus Ex Machina. Le tome précédent avait bien instauré la capacité d'Artémus d'accomplir des choses incroyables par accident.


Mais ça reste le point le plus gênant de ce dix-huitième tome. En espérant que ce défaut sera réparé, quand on en saura plus sur del Conquisador.


Et autant être logique, en finissant par la fin. La saga Les Légendaires est réputée pour ses cliffhangers souvent très réussis. Mais alors celui-ci bat tous les records, c'est du jamais-vu.


Après que tous nos Légendaires chéris aient tristement péri, une ellipse de trois ans a lieu. On retrouve alors notre écrivain préféré (hum...) signant des dédicaces... pour un roman appelé Les Légendaires. Et on apprend par le biais d'une de ses fans, que c'est lui qui aurait vécu toutes les aventures que l'on a suivies depuis La Pierre de Jovénia. Bon, il y a quelque chose de très mignon dans la scène: Artémus qui salue ses aficionados en les appelant "ses Légenfans". C'est comme cela que le Pamplemousse appelle ses fans à lui. Mais ça n'empêche pas qu'il y a de quoi se sentir perdus, paniqués et trahis. Tout cela aurait donc été factice? Mais ça se n'arrête pas là. Artémus demande ensuite son chemin à un fermier. Fermier qui s'avère n'être autre que... Danaël. Rejoint peu après par sa femme, une Shimy devenue humaine. Ainsi se conclue le second cycle de Les Légendaires. Sur un final qui nous plonge dans la perdition la plus totale. Mais nos héros sont vivants et le Pamplemousse ne nous a pas menti: les Légendaires ont toujours existé. On ne comprend pas ce qu'il se passe, rien ne semble avoir de sens, on est comme jetés en pleine nature dans une réalité que nous ne connaissons pas. Mais au moins, nous avons des visages familiers à suivre.


Donc, j'adore cet opus. Il n'est pourtant pas parfait, il a des problèmes bien gênants, particulièrement en ce qui concerne le destin de Kalandre. Mais je trouve ses qualités tellement grandes que je classe La Fin de l'Histoire? parmi mes préférés, avec La Marque du Destin. Nos héros ont tous droit à de super arcs de personnages. Même moi qui les adore, je les aurais rarement trouvés aussi attachants. Le drame est très réussi, c'est un tome qui nous en fait voir de toutes les couleurs. Les retournements de situation sont dingues, du début à la fin.
C'est donc une belle réussite, qui nous prépare efficacement à World Without, la dernière histoire des Légendaires.

ErizuTeriyaki
10
Écrit par

Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur.

Créée

le 2 mars 2018

Critique lue 1.6K fois

10 j'aime

5 commentaires

ErizuTeriyaki

Écrit par

Critique lue 1.6K fois

10
5

D'autres avis sur La Fin de l'histoire - Les Légendaires, tome 18

Du même critique

Vaiana - La légende du bout du monde
ErizuTeriyaki
9

Iiiiit's... Fourth Golden Age time !!!

ErizuTeriyaki préparait tranquillement la table pour ses invités, un drôle de sourire béat parant son visage. Soudain, au moment où la jeune fille terminait de tout mettre en place, on entendit...

le 3 déc. 2016

21 j'aime

18

Rogue One - A Star Wars Story
ErizuTeriyaki
9

Rogue One - A Beautiful Movie Story

Le sentiment que j'ai eu en attendant ce Star Wars, je ne le souhaite à personne. Quand Le Réveil de la Force est sorti, je suis allée le voir sans aucune peur, ce nouvel opus allait obligatoirement...

le 19 déc. 2016

18 j'aime

8

Ralph 2.0
ErizuTeriyaki
9

Disney Internetic Universe

Erizu: Allez, elles ne devraient plus tarder... Soudain, la sonnerie retentit. Erizu partit ouvrir et trouva à sa porte quatorze jeunes filles tout excitées. Les princesses: Salut Erizuuuu! Erizu:...

le 5 févr. 2019

17 j'aime

8