Soyons clairs : La vie en rose, c'est un manga sympa, plus ou moins marrant, mais nunuche. Il a été conçu pour être publié dans un magazine japonais destiné aux femmes au foyer, ce qui donne une bonne idée de ce qu'en attendait l'éditeur. Cela dit, au lieu d'un sujet sur l'éducation des jeunes enfants, (que je n'aurais sans doute jamais lu et qui n'aurait d'ailleurs sans doute jamais été publié en français chez Soleil), Youn Kouga a proposé l'histoire d'un couple de 27 ans, sans enfant, qui travaille. Je veux dire par là que la femme comme le mari travaille, ce qui ne va pas toujours de soi dans la société japonaise - mais qui n'est pas non plus une complète rareté, ne versons pas dans la caricature. Tout de même, l'auteure soulève le problème du travail des femmes au détour d'une de ses histoires en sept pages (format obligé), lorsque son héroïne, Aoï, se voit conseiller par une amie de faire un enfant et d'abandonner son travail. Je ne vais cependant pas aller jusqu'à vous faire accroire que La vie en rose est une terrible critique de la société japonaise, car c'est loin d’être le cas.


Tout tourne autour de Aoï, de sa vie de couple et de son travail de mangaka. Le côté autobiographique et professionnel m'intéressait plus que le reste, mais, s'il est omniprésent, il n'est pas tant développé que la thématique du couple. Du coup, on voit un comment travaille les mangaka (horaires décalés, atelier dans l'appartement, assistantes qui dorment sur place, délais à respecter), mais ce n’est pas très détaillé. Au contraire, on aura droit à beaucoup d'anecdotes sur la vie de femme mariée de Aoï ; le public visé est clair : célibataires, passez votre chemin. Car si les personnes qui vivent en couple se retrouveront forcément un minimum dans les tribulations d'Aoï et de son mari (notamment dans les scènes de dispute et de malentendus), les autres risquent de s'ennuyer un brin. Donc c'est plutôt marrant par moments - je pense par exemple à l'histoire de la Saint-Valentin, mais plusieurs sont dans le même ton) -, Aoï amuse par son côté parfois puéril ou de mauvaise foi, mais ça ne va pas plus loin.


Du point de vue formel (dessin, découpage, mise en page), rien que de très classique. On se laissera donc divertir tranquillement pour peu que l'on soit bon public, mais on ne retiendra pas ce manga comme particulièrement passionnant. J'imagine aussi que si l'on est moins bon public, on sera facilement agacé par le côté franchement nunuche de ces petites histoires... ainsi que par les nombreuses fautes de grammaire de la traduction. Soleil aurait pu soigner davantage sa publication, c'est rien de le dire !

Cthulie-la-Mignonne
6

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Créée

le 31 juil. 2017

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