Que ce septième tome d’American Vampire était attendu ! Depuis la fin du cinquième en fait, puisque le sixième était une sorte d’anthologie, d’interlude. Il a donc fallu attendre très longtemps avant d’avoir le droit de découvrir la suite des aventures de la sublime Pearl Jones et du charismatique Skinner Sweet.


1960, Kansas. La crainte d’une guerre nucléaire plane sur une société en pleine mutation sociale. Les manifestations se multiplient, la tension est palpable, et dans l’ombre, à l’insu de tous, les vampires poursuivent leur expansion. Qu’est-il advenu de Pearl Jones depuis la disparition de son mari Henry ? Et de Skinner Sweet, le premier vampire américain ? Le Mal ancestral qui menace saura-t-il les réunir à nouveau ?
(Contient les épisodes d’American Vampire : Second Cycle #1 à 5)


Ce septième tome est particulier, puisqu’il marque le démarrage de Second Cycle d’American Vampire. Urban Comics fait les choses bien avec une chouette intro de Scott Snyder, et surtout une mise au point des événements passés. Si le Premier Cycle servait à nous présenter les personnages, à nous plonger dans le contexte particulier, et fascinant, que Snyder utilise pour aborder les vampires, ce nouveau cycle est censé marquer le vif du sujet. Nous sommes donc, nous lecteurs, dans les meilleures dispositions pour replonger dans cette formidable série.


Nous sommes en 1960, Pearl et Skinner ne se sont pas revus depuis leur langoureux baiser ! (Baiser dont je ne me suis toujours pas remis émotionnellement, choqué que j’ai été ! Pauvre Henry !)
Pearl vit dans le Kansas, l’Amérique profonde, lieu de crash d’un célèbre extraterrestre de chez DC Comics, et passe son temps à protéger des enfants vampires des fourches de paysans bouseux ou des crocs de vampires d’autres clans. C’est un retour aux sources sur fond de don de soi pour notre belle héroïne. Pearl a du mal à tourner la page Henry et tente, tant bien que mal, d’agir de la meilleure des façons, comme Henry l’aurait voulu, aimé, cautionné.


Mais avec l’arrivée de la jeune May, la petite vie de Pearl Jones va de nouveau prendre des chemins où le danger, la mort, la tristesse, l’horreur et le sang prédominent tout, absolument tout ! Non seulement la morsure ayant contaminé May est particulière, unique, mais une créature ancestrale va la pousser, malgré elle, à devoir œuvrer avec Skinner Sweet (yeah baby !) comme dans l’arc « La Liste Noire » !


Le personnage de May, l’attaque que subit Skinner et des flashbacks en 1811 chez les Amérindiens nous font découvrir une nouvelle menace. Enfin nouvelle n’est peut-être pas le bon mot, puisque cette nouvelle menace est une créature qui remonte aux origines du monde, avec le tout premier vampire. Une créature si démoniaque, si dangereuse, qu’elle fait passer Skinner pour un enfant de cœur. Ce nouvel ennemi est effrayant, paraît disproportionné et tout n’est pas, pour le moment, très, très clair sur tout ce qui l’entoure. Mais on comprend aisément, que ces premiers épisodes servent à lancer l’intrigue, à rassembler les personnages et à remettre la machine en marche.


C’est un plaisir de retrouver Pearl, Skinner, les Vassaux et tous ces vampires que nous aimons tant. Quel plaisir de replonger dans cette atmosphère oppressante et moite qui glace le sang, qui nous fait lire ce tome recouvert de sa couette et les lumières grandes allumées. Scott Snyder et Rafael Albuquerque repiquent notre intérêt dès les premières pages du premier chapitre, comme s’il n’y avait jamais eu de pause.


Et les dessins de Rafael Albuquerque, justement, sont toujours aussi immersifs, aussi sales, aussi effrayants. Que ses vampires nous glacent le sang, et qu’il pousse loin l’horreur avec ce qui arrive à la pauvre petite May. Ce ne sont plus que nos yeux qui sont heurtés par ses dessins, mais notre âme également.


Bref, ce septième tome d’American Vampire a tous les ingrédients de réunis pour offrir, aux fans que nous sommes, une formidable lecture. Toujours plus de sang, des personnages uniques et si charismatiques, une nouvelle intrigue prometteuse et déjà captivante. C’est le même plaisir que l’on éprouve lorsque l’on rentre chez nous après des vacances et que l’on retrouve nos petites habitudes favorites.

Romain_Bouvet
7
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le 20 sept. 2016

Critique lue 141 fois

Romain Bouvet

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