Le Père Goriot d'Honoré de Balzac par jerome60

Pour moi, Balzac, c'est typiquement un écrivain du Bac. D'ailleurs je n'ai pas rouvert un de ses romans depuis cette époque fort lointaine (1992 pour tout vous dire). Courageux mais pas téméraire, j'ai préféré replonger dans La comédie humaine par le prisme de la BD.

Le père Goriot s'ouvre sur la description de la Maison Vauquer, une sordide pension du quartier latin regroupant une galerie de personnages hauts en couleur. Il y a là l'inquiétant Vautrin, ancien forçat échappé du bagne, le jeune et désargenté Eugène de Rastignac, la timide Mlle Taillefer et bien sûr le fameux Père Goriot, pitoyable vieillard se ruinant pour satisfaire les caprices de ses deux filles, Delphine et Anastasie. Rastignac est la pierre angulaire du récit, c'est autour de lui que les intrigues et les relations entre les personnages se nouent. C'est lui qui, peu à peu, va percer les différents mystères et mettre à nu la réelle personnalité de chacun. Et pour tout dire, le tableau n'est pas reluisant. De la triste pension aux salons aristocratiques, Rastignac évolue entre deux mondes finalement pas si éloignés que cela. Partout, c'est l'égoïsme, la cupidité et les manigances qui dominent. Finalement, Le père Goriot, au-delà de l'étude de mœurs, est un roman d'initiation et de formation. Confronté à l'apprentissage du réalisme, Rastignac voit dans la mort du Père Goriot et l'absence inexcusable de ses filles à son enterrement, l'achèvement de son éducation : « A nous deux maintenant ! » lance-t-il en contemplant Paris, prêt à défier cette société qu'il méprise et dont il a compris le fonctionnement.

Faire tenir le texte de Balzac en 95 planches, voila un pari délicat à relever. L'adaptation est-elle réussie ? Je ne pourrais pas me prononcer car je n'ai gardé aucun souvenir du roman. Ce que je peux constater c'est que le déroulement de l'intrigue reste limpide malgré la multiplicité des personnages et des événements. Bruno Duhamel restitue avec talent le Paris du 18ème siècle. Il se révèle aussi à l'aise pour représenter la triste pension que les maisons bourgeoises ou l'opéra. Son travail sur les costumes et le mobilier est par ailleurs remarquable.

Qui l'eut cru, j'ai dévoré cette intégrale d'un seul trait. Un vrai plaisir de lecture aussi inattendu qu'agréable.
jerome60
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le 6 avr. 2012

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