« C’est systématiquement débile ... mais toujours inattendu !... »

Voilà une phrase du Roi Arthur dans Kaamelott qui pourrait résumer à peu près tout ce qu’il faut retenir de cette deuxième aventure grand-guignolesque des 4 As : abandonnant complètement le semblant de scénario du premier album (qui était adapté d’un roman), les auteurs François et Georges ont visiblement fumé un baobab entier avant de se lancer dans l’écriture de cette histoire ahurissante !

Rappel des faits : les 4 As tentent de construire un avion à partir d’une échelle, de deux robes de Dina et d’un moteur de moto ; un ingénieur surdiplômé débarque en rase campagne et les embauche sans raison pour bosser sur un projet high-tech d’aéroglisseur ; Napoléon surgit avec une caravane et vole l’aéroglisseur ; un mécanicien se bourre le gueule ; deux policiers débiles poursuivent un agriculteur et cela n’a aucun rapport avec l’intrigue ; et puis il y a encore des méchants, Dina se recoiffe douze fois, puis Napoléon enferme les policiers, et puis l’ingénieur revient, alors les méchants se bourrent à leur tour la gueule, mais Napoléon vole l’aéroglisseur et finit dans la meule de l’agriculteur rencontré 30 pages plus tôt ; l’aéroglisseur est en miettes mais de toute façon l’ingénieur s’en fout ; et puis il y a Jules César qui débarque. Fin.

Et c’est ça qui est génial : ce deuxième album réoriente les 4 As vers un humour de plus en plus décalé, qui transforme ce sympathique quatuor d’aventuriers en une des séries les plus abracadabrantes de l’histoire de la BD ! Un délire total de A à Z, sans pause ni répit, qui vous laisse le cerveau complètement vidé une fois que vous refermez l’album. C’est un peu comme si cette BD était dessinée par les Lapins Crétins.

Mais bon, on va se retenir de crier au génie, parce que l’album pâtit quand même d’une tapée de défauts : rythme complètement hasardeux, incohérences grossières (un aéroglisseur qui saute au-dessus d’un train ?), personnages toujours aussi fades, et graphismes pas bien inventifs ... sans oublier les blagues sur Dina et Bouffi, qui ne passeraient certainement pas si elles étaient proposées aujourd’hui à un éditeur.

La bonne nouvelle, c’est que Brodequin et Lecardunoie apparaissent pour la première fois dans cet album : avec les policiers les plus incapables de l’histoire de la BD, on peut s’attendre à une nouvelle vague de péripéties ahurissantes dans les prochaines aventures des 4 As !