Les Captainz
5.9
Les Captainz

BD franco-belge de Olivier Texier et Yoann (2017)

Marre des héros trop parfaits, avec les Captainz en Fantastic Four "du pauvre", vous allez vous marr

Critique et extraits sur : http://branchesculture.com/2017/05/26/les-captainz-parodie-derision-comics-super-heros-yoann-texier-spirou/


Vous en avez marre des super-héros bien trop costauds et sans surprise que pour laisser la moindre chance aux méchants ? On vous comprend ! À l'heure où les Superman, Batman et tous les autres trustent les grands écrans et les rayonnages BD et comics, il y a encore de la place pour les super-anti-héros (ou anti-super-héros, choisissez) dont la BD franco-belge aime encore bien se saisir (CRASH de Bourhis et Poipoi, Captain Biceps de Tebo, Cosmik Patrouille de Mauricet...). S'engouffrant dans la brèche, Olivier Texier et l'incroyable Yoann ne se sont pas fait prier pour livrer leur version toute relative d'une équipe d'Avengers du pauvre. De ceux qui font périr l'ennemi ou, plutôt, dépérir le monde plus vite que leur ombre.


Résumé de l'éditeur : Un chien-chien dans un exosquelette cybernétique, une télépathe qui a le pouvoir de déprimer qui elle veut, un play-boy qu'il ne faut surtout pas embrasser, et un jeune héros rafistolé par des extraterrestres... Bienvenue chez les Captainz ! Une équipe de super-héros vraiment pas comme les autres... Et pourtant, ce sont les seuls capables de s'opposer à la pire menace qui n'a jamais pesée sur notre bonne vieille terre (et sur toutes les autres !).


En tout, il aura fallu près de dix ans pour que les Captainz voient le jour à la faveur d'une prépublication événement et inattendue dans le Journal de Spirou et, désormais, dans un album (le premier d'une série ?). Dix ans qui n'ont en rien atténué la fureur et la puissante folie du tandem Olivier Texier - Yoann. Ce dernier a donc profité d'un répit laissé par Spirou et Fantasio (dont le prochain album sera fait d'histoires courtes d'hier et aujourd'hui) pour terminer cette aventure sur le territoire des super-zéros avec une équipe on ne peut plus barrée. À commencer par Captain Wawa, un bouledogue français venu d'une réalité parallèle dans un exosquelette impressionnant, et Captain mystérieux dont l'entièreté du corps est masquée et qui, de son pied droit (les auteurs n'ont pas trouvé plus confort), peut atomiser n'importe quel ennemi grâce à des déflagrations hors-du-commun.


Le bonheur (du lecteur, du moins) ne serait pas total si, sachant que la ville est envahie par des monstres aussi dégoûtants qu'immenses, les deux comparses n'étaient pas bientôt rejoints par la fine fleur de l'héroïsme. Comme cette télépathe qui a le pouvoir d'inoculer idées noires et envies suicidaires à n'importe qui la fréquente.


Sans oublier, Bruce Winston, ancienne star et Don Juan moderne dont la belle gueule et l'attitude frivole lui ont joué un dernier tour : maudit par une conquête revancharde, l'homme se transforme désormais en monstre incontrôlable qui pourrait sans peine compléter une fratrie qui serait composée de Drax le destructeur, d'Hulk ou encore le génie maléfique de Jafar dans Aladin. Il y a de ça, et voilà notre équipe au complet... pour le moment pour affronter les pires cauchemars.


Et s'ils ne sont pas des foudres de guerre, c'est le moins qu'on puisse dire, le quatuor ose croire qu'il a son rôle à jouer, au-delà de ses aspérités, dans ce monde où les super-héros monétisent désormais leurs services et où les vampires sont en embuscade. Ça risque de barder et il n'a pas de temps à perdre.


Pourtant, le team "de luxe" se cherche encore et trouve le temps de se disputer. Au contraire de Texier et Yoann qui font force commune (tout comme les deux coloristes, Marie Huet devant passer le relais après 32 planches à Laurence Croix, et ça ne se voit pas, c'est explosif) pour nous offrir un pur divertissement n'ayant rien à envier aux maîtres actuels du comics et n'hésitant pas à user d'impétuosité pour déboulonner le genre et décaper le lecteur. Dommage pourtant que les auteurs semblent en savoir beaucoup plus que nous sur ces héros, trop que pour se contenter de 52 planches (et deux illustrations dont Yoann, seul, a le secret). Si bien que, passé un dénouement expéditif, qu'on n'avait pas vu venir, pas si vite. Alors, demain ou dans dix ans, on espère que ces Captainz auront droit à une vie après ce tour de chauffe spontané et séduisant.

Créée

le 26 mai 2017

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