Je vous dois un aveu : je ne l’ai lu qu’une fois et il y a quelques temps. Quelques années… pas loin de quarante ans… pour rédiger une critique, éthiquement, je suis limite. J’en ai bien conscience. A ma décharge, l’album est introuvable. Notez que je l’ai peut-être lu deux fois ou trois fois. C’est possible, car il appartenait à mon copain Georges. Papa aimait la bande dessinée. Nous possédions tout Astérix et Tintin, quelques Lucky Luke, Tuniques Bleues et Schtroumpfs. Je crois que c’est tout. Papa avait du goût, mais il était sélectif et ignorait manifestement l’existence des bibliothèques de prêt. La culture « BD » de maman se limitait à Jo, Zette et Jocko. Restait les copains, dont mon pote Georges.


Marcel Remacle crée la série en 1958 pour Spirou. Le vieux Nick est un marin, corsaire du bon roi Louis, courageux, loyal et rusé. Barbe Noire est le méchant, un pirate de la pire espèce, sans foi ni loi. A l’image de ce pauvre Olrik, sa valeur marchande déclinera au fil des albums, au point de nécessiter l’intervention de Lucifer, une crapule encore plus odieuse.


Le dessin est classique, l’animation de qualité et l’ensemble drôle. Je m’entends encore rire. Les vaisseaux sont crédibles, un atout pour une série dédiée à la mer. Attention, nous n’avons pas affaire à une parodie de l’excellent Barbe-Rouge des amis Jean-Michel Charlier et Victor Hubinon, pirate plus réaliste, puisque le dit Barbe-Rouge n’apparaîtra, dans Tintin, que l’année suivante.


J’aime les pirates. Comprenez, je dois mes plus beaux souvenirs de lecture à l’Ile au trésor. Lu cent fois, en différentes versions. Stevenson tire un récit fabuleux de trois bricoles, un coffre, une carte, une ile, une chanson : « Ils étaient quinze matelots, Sur le coffre du mort ; Quinze loups, quinze matelots, Yo-ho-ho !... Yo-ho-ho !... Qui voulaient la bouteille... » et Long John Silver.


Pour rester dans les confidences, j’abhorre la franchise Pirates des Caraïbes qui a vampirisé l’imaginaire de mes enfants, incapables de concevoir une histoire de forbans sans kraken, Hollandais volant, sirènes, hommes-poulpes, élixirs de longue vie, malédictions et sortilèges. Le fantastique a tout envahi, tout dénaturé.


Je m’égare un peu. Pardonnez un vieux C., mais, rendez-moi Le Vieux Nick et Barbe-Noire !

Créée

le 29 déc. 2016

Critique lue 386 fois

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Step de Boisse

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