L’héritage des Taironas, une splendide reconquête de l’Amérique des pionniers

Un formidable et authentique pectoral précolombien, une aventure ferroviaire dans le sud américain à construire, entre déconfitures et splendeurs familiales. C’est tout le programme de la première partie du magnifique diptyque, l’Héritage des Taironas. Inspiré de faits réels et servi par les quatre mains de Stéphane Beauverger et François de la Ruquerie et le dessin d’Elvire de Cock.

Normandie, XIXème siècle, les temps ne sont guère réjouissant dans la famille de la Ruquerie et les mœurs des grands familles de l’époque ne sont pas en faveur des cadets. Richard va en faire l’expérience frustrante et pourtant irrémédiable: Amélie, la fille qu’il aime et qui l’aime en retour est pourtant promise à son aîné et sournois Charles-André. Considéré comme un enfant par sa famille et à défaut de pouvoir compromettre ce mariage fait plus d’argent que d’amour, Richard s’embarque grâce à Edward, son cousin et sauveur inespéré, pour un voyage à la conquête du nouveau monde, en terre inconnue.

Si l’Amérique a déjà été découverte il y a bien longtemps, rien n’empêche de partir à sa redécouverte. Certes, les histoires de départ en Amérique ne manquent pas. Pourtant, il souffle sur cette histoire un vent très frais. Sans doute, le dessin d’Elvire de Cock, empreint d’un classicisme et d’un semi-réalisme très bien menés, n’y est pas étranger. Avec des cadrages très intelligents. D’autant que l’histoire fait la part belle aux décors (des ciels crépusculaires, des pluies torrentielles, des plaines à n’en plus finir).

Et le scénario de Beauverger et de la Ruquerie (inspiré par l’authentique histoire de sa femme Chantal Rouët) a, en plus, le bon goût de laisser vivre cette époque et ses personnages, de les laisser respirer. Entre les dessins et les dialogues pas encombrants, cette bande dessinée est soignée. On se prend avec plaisir à s’immerger dans l’histoire de Richard qui prend son envol aux Amériques, participe à différents chantiers, entre Californie, Nevada et… Colombie. Mais ça, c’est pour le deuxième tome, à paraître le 24 avril. Une attente de courte durée, donc, pour une BD documentée et très plaisante. D’autant plus qu’on a hâte de rentrer dans le vif du sujet et de savoir quel est ce mystérieux pectoral.
Alexis_Seny
8
Écrit par

Créée

le 19 mars 2015

Critique lue 175 fois

1 j'aime

Alexis Seny

Écrit par

Critique lue 175 fois

1

D'autres avis sur Monde nouveau - L'Héritage des Taironas, tome 1

Du même critique