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Ce tome fait suite à Animal Man (épisodes 1 à 9). Il contient les 19 pages de "Secret origins" 39, ainsi que les épisodes 10 à 17 d'Animal Man, parus en 1989. La fin des épisodes écrits par Grant Morrison se trouvent dans Deus ex machina (épisodes 18 à 26). Il est préférable d'avoir commencé cette série par le premier tome.


Secret origin 39 (dessins de Tom Grummett, encrage de Doug Hazlewood) - Buddy Baker se souvient de la découverte inopinée d'un vaisseau spatial dans les bois, puis d'un deuxième, des rayons qui lui ont donné ses pouvoirs, et de sa demande en mariage à Helen. Épisodes 9 à 12 (dessins de Chas Truog, Doug Hazlewood et Mark McKenna) - Animal Man sabote une chasse à courre au renard, puis se rend en Afrique pour aider Vixen (Mari Jiwe McCabe) pour lutter contre Hamed Ali et Tabu (une femme qui a également des pouvoirs dérivés du règne animal). Il y croise les mêmes extraterrestres qui lui ont donné ses pouvoirs. Pendant ce temps là, le docteur James Highwater rend visite à Roger Hayden à l'asile d'Arkham.


Épisode 13 - Animal Man effectue une étape en Afrique du Sud en pleine émeute raciale. Il y croise Mike Maxwell bien décidé à trouver un successeur pour devenir le nouveau B'wana Beast. Épisode 14 - Le docteur Highwater poursuit son chemin vers le foyer des Baker, un individu qui ressemble fort à Buddy rôde autour de sa maison. Épisode 15 - Un activiste écologiste appelle Buddy Baker pour l'aider à sauver des dauphins d'une tuerie saisonnière. Il fait équipe avec Dolphin (ex-membre des Forgotten Heroes) et Dane Dorrance (un ex-membre des Sea Devils). Épisode 16 - Animal man se bat contre Time Commander à Paris, avec l'aide de quelques membres de la branche européenne de la Justice League (voir Justice League Europe). Enfin Buddy Baker prend part à la libération de singes de laboratoire dans une action d'écoterrorisme. Les illustrations sont de Truog & Hazlewood pour les épisodes 13 à 17.


Pour aborder cette lecture : 2 possibilités. La première vous découvrez totalement la série et vous n'êtes pas particulièrement familier des histoires de Grant Morrison. L'histoire est facile à lire, elle réserve son lot de surprises sortant de l'ordinaire. Il y a plusieurs moments qui semblent ajoutés artificiellement à l'intrigue (les déambulations de James Highwater) et quelques moments un peu gauches. En termes de narration, Morrison semble sauter du coq à l'âne tous les 2 épisodes. Parmi les histoires racontées, il y en a donc plusieurs qui abordent le thème de l'écologie du point de vue de la sauvegarde des espèces et de la cruauté gratuite envers les animaux. S'il n'est pas possible de remettre en cause la sincérité de Morrison dans ses propos (il est devenu végétarien à cette époque), les intentions louables vont de pair avec une approche empreinte de naïveté. Les massacreurs de dauphins sont des gros méchants, sans aucune once d'humanité, juste une envie surprenante d'éventrer des dauphins, les plus jeunes possibles de préférence. L'irruption d'Animal Man dans la chasse à courre relève plus d'un dispositif comique que d'une réflexion nuancée sur le sujet. L'épisode consacré aux soulèvements contre l'apartheid détonne également. D'un coté Morrison se contente de situations peu développées, réduisant la situation à un dispositif narratif pratique mais superficiel, de l'autre il semble plus préoccupé par l'actualisation de B'wana Beast pour l'extraire des relents colonialistes.


Autour des ces thèmes de société, l'intervention d'extraterrestres, de supercriminels dans une tenue moulante orange vif (Mirror Master) détonne fortement. Tout au long de ces épisodes, Morrison raconte en filigrane une autre histoire qui semble complètement détachée des intrigues de chaque épisode. Il faut dire que les différents dessinateurs n'aident pas à renforcer la cohésion. Truog, Hazlewood et Grummett (et leurs encreurs) sont dans un mode de représentation de la réalité qui s'éloigne du registre des comics de superhéros, sans avoir encore acquis un regard assez adulte. Ils ont réussi à s'affranchir des codes spécifiques aux combats à grands coups de poing et de rayon destructeur. La banlieue du pavillon des Baker est très éloignée des toits de New York, même la musculature de Buddy Baker est raisonnable, sans l'exagération propre aux superhéros. Mais leur vision de la réalité est assez simplifiée, légère, assez peu substantielle. Truog et Hazlewood ont dû récupérer une ou deux photographies de Paris pour avoir une idée de ce à quoi ressemble une rue (un mélange de Montmartre et de Palais Royal), mais sans plus. Les membres de la JLE évoluent dans un décor de carton pâte, très vague, et je préfère passer sous silence la vue aérienne de Paris qui positionne quelques vagues bâtiments au milieu d'une campagne dégagée.


Avec ce point de vue de la découverte, ces histoires sortent de l'ordinaire, mais conservent une approche encore un peu enfantine, malgré l'émergence de quelques thèmes plus adultes. Elles mélangent étrangement des thèmes sérieux (écologie, apartheid), avec des considérations sur les superhéros des années 1960.


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Deuxième possibilité : vous connaissez la nature de la fin de cette série et vous vous êtes lancé dans cette lecture en connaissance de cause. Dans cette optique, les particularités citées ci-dessus restent les mêmes, mais le lecteur dispose alors d'une autre motivation pour suivre ces péripéties, en particulier tous ces éléments qui semblent arriver comme un cheveu sur la soupe ou trop en décalage avec le reste du récit. Si ces épisodes présentent toujours les mêmes défauts de jeunesse, ils constituent également une occasion savoureuse de voir Grant Morrison en train de se rôder à d'autres formes de narration, d'autres thématiques qui deviendront le fil rouge de sa carrière. Outre ce cheminement vers le dénouement du tome 3, Morrison s'amuse déjà à redonner de la crédibilité aux personnages les plus improbables de l'univers DC (Time Commander décroche le pompon, mais B'wana Beast n'est pas loin derrière) et à intégrer des références (ici il s'agit de Cliff Baker qui s'adonne à une partie d'Ouija après avoir lu un épisode de Swamp Thing d'Alan Moore).

Presence
10
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le 12 avr. 2020

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