Je ne crois pas avoir jamais tellement accroché sur un scénario d'Eric Corbeyran et la lecture de cet album est venue confirmer mes doutes. Dans un Bordeaux uchronique et steampunk, à ce que nous dit l'éditeur, deux cambrioleurs, censés appartenir à un mystérieux réseau appelé Bombyce, se retrouvent le nez dans une sale histoire de snuff movie.


D'une part, les thématiques steampunk et uchroniques sont à peine exploitées. On ne sait pas en quelle année on se trouve, pas grand-chose ne vient franchement appuyer l'hypothèse uchronique et le jeu des références à la culture populaire, si cher au steampunk, est quasiment inexistant. Donc, ce qui nous reste du steampunk, ce sont les lunettes de soudeur que portent le personnage. Pour le reste, ça évoque une période fin XIXème ou début XXème.


D'autre part, le scénario qui tourne autour du snuff movie ne m'intéresse pas. J'ai bien compris que le but de Corbeyran était de critiquer l'élite, avec son méchant personnage aux allures de Rodin en tête, qui se repaît de plaisirs pervers et dégueulasses, mais enfin, c'est très convenu et simpliste. Avec le même genre de scénario glauque, j'avais trouvé les premiers tomes de Miss Pas Touche beaucoup plus réussis sur ce plan, d'autant qu'ici, on s'arrange pour que les coupables paient leurs crimes et que le personnage féminin s'en sorte pas trop amoché ; on n'est pas dans Les 120 journées de Sodome, c'est certain (cela dit, j'aime autant). Sans compter que les dialogues ne sont franchement pas très bons. Plus particulièrement, ce petit côté artificiel qu'ont les personnages de s'adresser les uns aux autres, voire à eux-mêmes, tout en exposant la situation en cours afin que le lecteur la saisisse bien, m'a semblé assez lourd.


Qu'est-ce qui nous reste ? Un dessin qui magnifie la ville et les bâtiments, voire les costumes et les objets, mais qui laisse à désirer pour ce qui est du visage des personnages, assez bâclés. C'est donc plutôt joli à lire, mais très conventionnel. Nous verrons bien ce que donnera le tome suivant.

Cthulie-la-Mignonne
6

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le 20 févr. 2016

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