Thriller effréné sur un sujet peu exploré.
Petrograd, c'est la prédominance des couleurs rouges. C'est une narration à la fois froide et brillante qui nous emporte, avec une efficacité digne des créateurs belges, dans un récit d'espionnage sur les dernières années de l'Empire Russe, avant que n'éclate la révolution bolchevique. Au centre des complots des britanniques, au cœur d'une intrigue de cour qui se superpose aux enjeux de la première guerre mondiale et des différences d'objectifs entre alliés, un homme : Raspoutine.
Dans la bédé, tout est maîtrisé, que ce soit la mise en scène ou la lisibilité, grâce à un découpement relativement régulier et une mise en scène qui propose des plans dynamiques sans être agressifs. Le récit est peut-être un peu épais mais les dialogues sont suffisamment percutants pour happer le lecteur. Bref, on retrouve quelque chose de cinématographique dans cette bédé. Du très bon cinéma.
On se prend très vite aux personnages, à suivre leur petites péripéties personnelles même si le personnage principal me parait pas spécialement appréciable. Mais c'est vraiment le fait de réussir à faire sentir le danger, à travers l'ennemi peu présent qu'est Raspoutine, mais aussi les enjeux de la révolution naissante qu'une tension gagne la bédé et vous pousse à tourner chaque page.
Une très bonne surprise. A quand l'adaptation ?