Malheureusement, Bergèse délivre là un album un peu mou malgré une bonne idée de départ.

Le traitement manque de peps, d'énergie, les scènes fortes sont rares et surtout l'intrigue souffre de flashbacks incessants. C'est dommage car l'idée d'infiltration est bien traîtée en soi, et ce jeu du chat et de la souris prend toujours. J'avais oublié d'en parler dans mes critiques portant sur les albums précédents, mais c'est intéressant de noter l'apport d'un nouveau personnage par Bergèse. Il ne sert pas à grand chose, comme Tumb (d'ailleurs ces deux personnage sont 'oubliés' à la fin), mais c'est là une volonté de féminiser un peu la série autrement que par la cruelle Lady X.

Bergèse sait toujours dessiner, mais certains cadrages manquent d'inspiration. Néanmoins, les décors et appareilrs sont toujours aussi bien détaillés ; les personnages semblent continuer de vieillir : Tumb semble avoir pris le plus un coup de vieux (je le verrais bien avec quelques cheveux blancs sur le côté, tiens !). Ce sont surtout les couleurs qui laissent à désirer : des tons sobres efficaces, mais une utilisation de dégradés pour les effets d'ombre et de lumière qui écoeure (le sang est vraiment moche, et puis tous ces visages avec ces taches d'ombre...). Enfin, cet épisode comporte le moment le plus gay de toute la série, j'ignore si c'était volontaire ou pas (sorte d'adieu de dudessinateur à son personnage?) : prenez la planche 11, la façon dont Buck s'éclipse avec Tumb, cette main sur son épaule, ce sourire complice ne laisse aucun doute sur la suite de leur soirée. Retrouver ensuite Buck (dans la vignette suivante) dans un lit d'une façon aussi peu virile est également étrange. Bon, son style vestimentaire joue énormément, on se croirait dans la cage aux folles... Mais vu que depuis le début Buck préfère passer du temps avec ses deux copains plutôt que d'aller voir des filles...

Bref, ce dernier album de Bergèse déçoit un peu à cause de son potentiel gaché par une narration peu palpitante. Je n'ai pas les autres albums de la série (je veux dire le tome 53 ainsi que le tome 1 de la nouvelle collection), je ne peux donc poursuivre ma série de critiques ; sans doute qu'un jour je dévorerai la suite des aventures de Buck. En attendant il me reste des courtes histoires racontées à l'époque de Hubinon, de quoi me faire plaisir le temps de quelques pages avant de passer à une autre série. En tous cas, "Les aventures de Buck Danny" fut une belle révélation, moi qui avait horreur de cette BD quand j'étais abonné au journal Spirou il y a 15 ans.
Fatpooper
6
Écrit par

Créée

le 22 juil. 2014

Critique lue 174 fois

Fatpooper

Écrit par

Critique lue 174 fois

Du même critique

Les 8 Salopards
Fatpooper
5

Django in White Hell

Quand je me lance dans un film de plus de 2h20 sans compter le générique de fin, je crains de subir le syndrome de Stockholm cinématographique. En effet, lorsqu'un réalisateur retient en otage son...

le 3 janv. 2016

122 j'aime

35

Strip-Tease
Fatpooper
10

Parfois je ris, mais j'ai envie de pleurer

Quand j'étais gosse, je me souviens que je tombais souvent sur l'émission. Enfin au moins une fois par semaine. Sauf que j'étais p'tit et je m'imaginais une série de docu chiants et misérabilistes...

le 22 févr. 2014

116 j'aime

45

Taxi Driver
Fatpooper
5

Critique de Taxi Driver par Fatpooper

La première fois que j'ai vu ce film, j'avais 17ans et je n'avais pas accroché. C'était trop lent et surtout j'étais déçu que le mowhak de Travis n'apparaisse que 10 mn avant la fin. J'avoue...

le 16 janv. 2011

104 j'aime

55