Resident Evil a inspiré romans, bandes dessinées, films et, bien sûr, jeux vidéo, malgré un pitch de départ de zombies et d'épidémies assez mince. Tout n'est pas très recommandable. Ce comics daté de 2000-2001 ne l'est pas du tout.
L'histoire prend le parti de délaisser les frissons, pour mettre en avant l'adrénaline, avec une équipe de STARS qui s'oppose aux méchants Umbrella. L'équipe est à l'image de celle d'Agence tous risques, composée de fortes têtes où chacune a son propre rôle. Attention, il y a un traître dans l'équipe, et si vous n'arrivez pas à le démasquer avant, c'est que vous êtes le public un peu attardé que la BD essaye de viser.
Mis à part les petites histoires qui terminent l'album, et relèvent le niveau, les références à la série sont plutôt rares. Inutile d'avoir un diplôme en Resident Evil, inutile d'avoir un diplôme de quoi que ce soit, il s'agit d'une histoire qui considère les explosions comme autant de rebondissements pour cacher sa médiocrité. Les quelques rares bonnes idées que l'on peut trouver, ici ou là, au détour d'une case, sont automatiquement gâchées plus loin.
Et il ne faut pas compter sur le visuel pour faire illusion. Lee Bermejo faisait ses débuts, avec un graphisme anguleux et hachuré, complété par une approche intéressante des ombres pleines. Les deux dernières histoires, qui sont des friandises, sont aussi de lui, mais dans un style plus classique, pas très original, mais largement acceptable. Malheureusement, l'affiche est partagée avec Shawn Crystal pour l'histoire principale, et ce dernier tente de se coller sur le style de Bermejo avec un certain insuccès.
La saga Resident Evil est nourrie aux films de série B, et notamment d'horreurs. Mais, ici, les zombies font de la figuration, et les plus marquants des jeux vidéo semblent même ici terriblement rabaissés. Si ce comics était un bel hommage aux films d'action de série B, j'aurais salué, mais il s'agit ici d'un téléfilm d'action que ne renierait pas la TNT et qui réussit à être pire que la moyenne.