Ce second album insiste sur l'aspect très barbare de ces aventures, tout en restant de la fantasy assez naïve mais toujours plaisante ; Taar et Khanala forment un couple alliant la force et la beauté, ils rencontrent des peuples farouches au sein de régions chimériques, ils se battent contre des créatures animales de cauchemar (ici un tigre géant à 3 têtes) et sont confrontés à des guerriers cruels, l'action ne faiblit pas.
Le rythme est rapide et concis, on ne s'embarrasse pas de longs dialogues, tout va à l'essentiel, la fin est un peu expédiée, il faut dire que le format des 44 planches limite pas mal le développement dans le cas présent. La mise en page est dynamique, avec des cadrages larges et quelques grandes cases qui mettent en valeur la force de Taar, le dessin de Brocal tend à le magnifier et lui fait parfois prendre la pose, son style est proche de celui des dessinateurs américains de comic books des années 60-70, c'est donc un coup de crayon toujours aussi vigoureux, surtout pour les personnages masculins aux corps massifs, trapus et très musclés, contrastant avec les personnages féminins comme ceux de la reine Semic ou Khanala, femmes à la renversante beauté, aux yeux troublants, et vêtues de tenues très minimalistes et sexy. Comme je l'avais dit dans ma critique précédente, la bande étant plutôt destinée à un public adolescent, il fallait les faire un peu rêver.
Moliterni imagine des peuples qui sont inspirés de différentes ethnies, avec des physiques et des costumes empruntés à des peuplades anciennes (Huns, Vandales, Wisigoths, Alains, Francs, et même Romains), ce qui constitue un mélange d'époque surprenant. Les clichés sont toujours là : Taar est un héros musculeux, d'une grande force, qui s'en sort toujours, tandis que les femmes ont un rôle plutôt soumis. Ceci est dû à l'époque (on est dans les années 70) et surtout au côté assez machiste des dessinateurs espagnols ; certains n'hésitaient pas à dénuder leurs héroïnes ou à les faire battre, ici heureusement, Brocal évite le nu et la trop grande violence et les sévices, Khanala est même vaillante, elle se bat comme un homme. La seule violence qu'on y voit, c'est les coups d'épée sanglants, rien de bien méchant.
Au final, si l'on excepte ses défauts et son mince scénario, cette BD remplit son rôle qui est de distraire agréablement, c'est tout ce qu'on lui demande et c'est déjà pas si mal.

Ugly
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le 1 mars 2021

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