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Ceux qui me connaissent depuis un petit moment m'avaient déjà entendu recommander le premier tome de Tebori qui était paru en début d'année. Ce deuxième tome est encore meilleur et promet une trilogie de qualité que l'on pourra garder comme référence dans nos bibliothèques.
Nous retrouvons le héros principal, Yoshi (aucun lien de parenté avec mon p'tit pote vert mangeur de fruits...) qui avait été adopté par un maître tatoueur pour s'éloigner des activité de délinquance d'un gang de motards. Dans l'intérêt de son art et de son maître, il accepte de devenir le tatoueur du clan des yakuzas, se retrouvant alors mêlé à une guerre qui n'est pas la sienne.


Je passe assez rapidement sur le dessin que je trouve d'une qualité supérieure à ce que vous avez pu connaître si vous avez lu "Ken Games" des mêmes artistes. On retrouve un trait assez épais, brut, mais le jeu des couleurs rend l'ensemble beaucoup plus dynamique, tout aussi pêchu que les couvertures que vous ne pourrez pas rater au rayon des nouveautés.
Si le premier tome posait vraiment les bases en présentant les personnages, leurs tempéraments et les articulait entre eux, le deuxième tome commence sur les chapeaux de roues et laisse plus de place à une intrigue où le suspense monte crescendo. L'album se lit très vite, trop vite. Un soin tout particulier a été porté au scénario, ce qui manquait peut être un peu auparavant.
Ce qui reste l'atout majeur que cette suite vient accentuer, c'est la qualité de l'immersion dans un univers japonais à la fois moderne et traditionnel. Deux mots qui synthétise toute la richesse d'une culture qui est bien représentée sur ces planches. Références aux mangas, à l'histoire du Japon et aux ressources (pas toujours licites évidemment) que possédait la jeunesse d'époque pour se relever de la guerre dans les années 40. Avec Yoshi, on retrouve à la fois ce regard vers l'avenir, une génération qui veut prouver sa valeur et gagner le respect de ses aïeux, mais d'un autre côté le lien à la tradition qui est omniprésent, et pour lui, ça passe par l'art du tatouage qui est fait selon la méthode ancestrale avec des aiguilles de tebori (je vous recommande de vous y intéresser, c'est fascinant). Dans une période ou le Japon se mondialise, c'est l'occasion pour les personnages de se moquer doucement des méthodes américaines, du tatouage en série qu risque parfois (ok...souvent) de perdre du sens tandis qu'avec la tradition on retrouve le rituel, le rapport au corps, à l'artiste et au contrat de confiance qu'il y a entre les deux. Autant vous prévenir tout de suite, vous risquez d'en avoir envie à la fin de votre lecture parce que les modèles ont été créés avec beaucoup de sensibilité. Qu'on aime ou pas...j'espère que ça amènera peut-être certains lecteurs à limiter les a priori. En tout cas, l'auteur traite le thème avec beaucoup de respect. D'autant que les moments de tatouage sont souvent des parenthèses dans la narration où le lecteur a accès à l'histoire du client...lien très bien établi entre ce qu'il se passe sur la peau et juste derrière.


Je recommande...et j'espère que cette bande dessinée aura un prix, parce que derrière des dialogues qui ne payent pas de mine, et un scénario qui peut paraître assez classique, il y a des idées qui valent de l'or.

Mawelle
8
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le 1 sept. 2016

Critique lue 289 fois

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Mawelle

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