The Martians Are Coming - All-New Invaders, tome 3 par arnonaud

Et voilà, j'ai enfin terminé la série All-New Invaders de James Robinson. Et c'est très frustrant, puisque le scénariste n'arrive pas du tout à terminer toute son intrigue autour des martiens et la laisse en plan non résolue alors que c'était sûrement la partie de la série qui donnait le plus envie. Et le pire c'est que l'éditorial de Marvel et les autres scénaristes ont décidé de s'en foutre royalement de cette intrigue et ne l'ont jamais poursuivi ailleurs à l'heure où j'écris ces lignes. Mais bon, c'est une habitude avec les intrigues martiennes je crois, puisque les éléments mis en place par Brubaker autour de Mars dans Secret Avengers n'avaient pas donné grand chose non plus.

Mais en même temps, ce tome est clairement le meilleur de la série, puisque les différentes intrigues commencent à prendre leur envol. Le #11 termine proprement les intrigues de l'arc précédent, notamment autour de la Torche devenue fou, développe un peu Namor et gère les conséquences du run de Remender sur Cap devenu vieux (d'ailleurs Robinson s'amuse du nombre de changement de statut quo de cette époque, qui voyait aussi Original Sin et les intrigues de Hickman se dérouler via une réplique d'Iron Cross).

Ensuite on a l'excellent #12 où on a enfin un scénariste qui reprend les Freedom's Five, les héros de la première guerre mondiale teasé par Roy Thomas dans son run sur les Invaders mais jamais développés jusqu'alors. Là, on a le droit à quelques pages savoureuses pour les découvrir, avec en plus l'Iron Fist Orson Randall qui les rejoint, une invasion martienne à repousser, une référence au Man on the Wall d'Original Sin et la découverte que le Crimson Cavalier est potentiellement l'ancêtre de Batroc ! Ce numéro est génial, certainement le meilleur numéro de toute la série, surtout que Robinson développe aussi le premier Union Jack et fait des trucs très chouettes dans le présent également en ramenant Killraven dans la continuité Marvel principale. C'est génial et c'est dommage que cette intrigue n'aboutisse pas.

Le #13 relie le premier arc de la série avec l'intrigue des martiens. L'occasion de développer un peu Tanalth et de développer un peu le personnage de Makkari des Eternals en soulignant ses liens avec les héros du Golden Age qu'on avait appris dans la série Marvel Universe de 98. Globalement c'est un numéro qui aurait eu son importance si Robinson avait réussi à terminer ses intrigues.

Mais voyant la série se terminer, plutôt que de rusher son intrigue sur les martiens, il utilise les derniers numéro pour enfin reprendre l'histoire autour de Toro et établir tranquillement le nouveau statut-quo autour du personnage. Si le fait de le faire devenir un inhumain reflète surtout le climat éditorial de l'époque, surtout que les explications pour faire fonctionner son statut d'inhumain avec son origin story ne sont pas ultra convaincantes, Robinson en profite quand même pour donner une individualité au personnage pour qu'il puisse enfin évoluer au-delà de l'ombre des deux autres torches humaines. C'est vraiment une bonne initiative.

Après, ça fait quand même suer de passer du temps autour d'une intrigue avec le retour de Lash (de la série Inhuman de Soule et Madureira) et un combat face à des néo-nazis random, ou à parler du chat de Speedball (!) plutôt que des martiens, de Killraven et des héros anglais.

Mais bon l'ambiance globale reste agréable, avec une bonne discussion entre Steve Rogers, Namor et Jim Hammond au-dessus de la mer pour conclure la série. Robinson aura quand même trouvé un bon truc pour réintégrer la première Torche Humaine dans l'univers Marvel, surtout qu'il a ensuite utilisé dans les différentes séries qu'il a écrite chez l'éditeur avant de repartir chez DC. Il essaye aussi de développer les nouveaux héros qu'il a introduit dans la série, Radiance et surtout Iron Cross, que bien entendu aucun scénariste n'a réutilisé depuis. L'idée de créer des héros qui sont des héritiers de perso ayant opérés pendant la Seconde Guerre Mondiale est très chouette en tout cas, j'ai toujours aimé ce genre de concept. Et en faire en outre des héros natifs d'autres pays (Japon et Allemagne ici) et opérant principalement dans leur pays d'origine est une excellente idée, participant à mondialiser l'univers Marvel et à aller au-delà des Etats-Unis.

Concernant la partie graphique, on continue d'avoir du Steve Pugh colorisé par Guru-eFX, donc jamais rien d'incroyable. Sauf pour le #12 où la partie dans le passé est en partie dessinée par Kitson et encré par P. Craig Russel (un artiste ayant notamment dessiné du Killraven) et c'est plutôt chouette, même si la colo de Kindzierski est très basique.

Bref, d'un bout à l'autre, All-New Invaders aura été une série très particulière. Elle aura été pleine d'ambition et une véritable célébration de toute la mythologie Invaders, mais elle aura quand même passé son temps à se casser un peu la gueule, avec de premières intrigues pas toujours folles et celles de fin qui n'auront pas trouvé de conclusion. Mais quelle joie d'avoir vu l'équipe se reformer quelque temps, Human Torche être développé, Toro faire son retour, avoir revu un peu les héros, et avoir enfin reparlés du Kid Commandos et des Freedom's Five (avec Orson Randall en outre !).

Heureusement, les Invaders ont depuis fait leur retour dans l'excellente série de Chip Zdarsky de 2019, d'excellente facture.