Relancée par Charles Soule (Letter 44) et Ron Garney, Daredevil revient à New York, attifé d'un nouveau costume et d'un nouveau travail civil, puisqu'il n'est ni plus ni moins que procureur.


Après le beau passage de Mark Waid sur le personnage, qui avait rendu Daredevil plus léger et colorés, retour à une histoire et un personnage plus sombres et à un nouveau statu-quo, car plus personne ne connaît l'identité secrète du héros, exception faite de son ami de toujours Foggy Nelson. Comment ? Pourquoi ? Est-ce un twist tout pourri à la Spider-Man : One more day ? Peu d'indices sont distillés pour le moment.


A vrai dire, on s'en fiche un peu, car le vrai enjeu de ce tome c'est la confrontation de Daredevil avec Dix-doigts, un leader religieux qui use de son charisme pour fanatiser de jeunes immigrés asiatiques (tout ressemblance avec le monde réel serait purement fortuite). A cela vient s'ajouter Blindspot, nouveau super-héros, dans le civil sans-papier asiatique, que l'Homme sans peur prend sous son aile.


Tout cela se lit fort bien, et aborde des enjeux de société de manière assez pertinentes, sans manichéisme, qui sonnent d'autant plus vraies que le scénariste est lui-même conseiller juridique en matière d'immigration. Le dessin de Ron Garney, assez sombre et quasi-abstrait lors des scènes d'action, peint un Hell's Kitchen de cauchemar, sans lumière ni gloire.


On pourra reprocher le retour de l'identité secrète de Daredevil, qui efface du coup l'arc, magistral, de Bendis, mais surtout le personnage de Dix-Doigts, qui, en plus de son nom ridicule n'est pas impressionnant une seconde (de plus, ayant dix doigts à chaque main, ne devrait-il pas s'appeler Vingts-Doigts ? Ô incertitude !). Il m'a fait un peu penser à ce méchant tout naze du film Jack Reacher, qui forçait les gens à se manger les doigts.


Bref, une relance assez réussie, grevée par quelques menus défauts, qui la font passer à deux doigts (ha, ha !) de la perfection.

Von-Theobald
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le 1 déc. 2016

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