Wimbledon Green : Le plus grand collectionneur de comics du monde par Nina in the rain

Wimbledon Green est un collectionneur. Le plus grand collectionneur de comics du monde. Mais qui est-il vraiment ? Et surtout, où et pourquoi a-t-il disparu ? A travers une galerie de témoignages de ceux qui l'ont connu, Seth brosse un portrait aigre-doux de son personnage, le parant tour à tour de tous les défauts, puis de toutes les qualités, en faisant surtout un stéréotype parfait du rat de bibliothèque, qui amasse tout et rarement n'importe quoi.



Wimbledon Green, c'est d'abord un objet. Un petit livre aux dimensions curieuses, au bout arrondi, à la couverture bizarrement pelliculée, aux inclusions dorées, qui est dans les mains bizarrement lourd. Ce sont aussi des planches inhabituelles, un gaufrier de 5 cases de haut, et de 4 de large, des petites cases bien carrées, bien remplies de dessin et, surtout, de texte. Seth est un auteur très bavard, qui fait avancer ses histoires à coups de grands dialogues, jamais pompeux, mais toujours longs, car tout passe par eux : le dessin reste basique, ce sont les mots qui portent le comique, le tragique... On ne s'ennuie absolument pas, cependant, car on est loin des récitatifs de Blake et Mortimer : le texte a du mordant, de l'énergie, il est percutant, il n'y a pas un mot de trop. Il faut dire que Fanny Soubiran a su traduire sans trahir, et que l'on sent dans l'album ce principe de carnets que l'auteur évoque dans la préface.



Car Wimbledon Green a été créé, selon Seth, sous le signe du « passable ». Et il est évident que le graphisme est bien moins léché que dans ses autres albums comme La vie est belle malgré tout ou le Commis Voyageur, même s'il garde une forme très intéressante, en relation avec son contenu. Bien sûr, les personnages sont esquissés en trois traits, ils sont « tous faits de bulles et de tubes ». Mais n'est-il pas préférable de lire un bon album avec un dessin rapide mais efficace plutôt qu'un album médiocre avec des planches très travaillées mais inexpressives ?



Des albums passables comme celui-là, on en voudrait tous les jours !
Ninaintherain
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le 28 mars 2012

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