Dire que je suis déçu de ce que fait Brian M. Bendis avec les Gardiens de la Galaxie est un bel euphémisme. Absence d’histoire, aucune âme, on colle des poids lourds comme Iron Man pour attirer du monde, des personnages qui sonnent creux, et une trop grosse envie à coller au film plutôt qu’aux excellentes histoires de Lanning et Abnett. Autant dire que ce second tome n’aura pas l’excuse d’être un tome de lancement.


Les Gardiens de la Galaxie et Iron Man rencontrent une nouvelle héroïne : Angela. Ils auraient bien besoin de son aide pour affronter les troupes de Thanos, en route vers la Terre. Mais le groupe de héros mené par Star-Lord peut-il faire confiance à cette mystérieuse guerrière ?
Avec la collaboration de Neil Gaiman (Marvel 1602, Sandman), Brian M. Bendis (All-New X-Men) élargit la célèbre équipe cosmique et lui offre une place de choix au sein de l’univers Marvel.
(Contient les épisodes #4 à 10)


Et, malheureusement, même si, ce tome avait offert de bonnes histoires, il est frappé de plein fouet par les nombreuses sagas à ramifications qui ont lieu chez Marvel. Age of Ultron et Infinity.


Après un premier épisode où l’on apprend que Gamora voit sa tête mise à prix (quelle surprise, pour un personnage telle qu’elle) tandis que ses amis et collègues, avec le petit nouveau Iron Man, se laisse aller à une belle beuverie. Nous avons le droit à trois épisodes (rien que cela) nous montrant que les événements d’Age of Ultron ont eu comme répercussion (parmi beaucoup d’autres) de faire apparaître Angela (création de Neil Gaiman) dans notre univers.


Trois épisodes de blabla, où l’on comprend qu’Angela vient d’un lieu qui n’est autre qu’une fable pour nous, et qu’elle perçoit, elle-même, la Terre comme un mythe. Et bien entendu avec Bendis cela semble, pour le moment, ne mener à rien, ne servir à rien, à faire gadget et juste aboutir à un combat pour mâles en manque entre Angela et Gamora, merveilleusement bien dessiné par Sara Pichelli, cela dit.


C’est d’ailleurs le seul point qui pourrait justifier cet achat, les dessins de Sara Pichelli sont absolument sublimes. Elle s’acclimate parfaitement bien à l’aspect cosmique. C’est beau, fluide, c’est Sara Pichelli, tout simplement. Et cela dénote tellement des deux épisodes suivants, de Francesco Francavilla. J’adore cet artiste, je suis fan, mais cela ne colle tellement pas à la série. C’est indigeste et malvenu. On sent les standards du polar alors qu’on est en pleine guerre dans l’espace. Quelle déception d’assister à ce mariage artistique qui vire au cauchemar.


Et ces deux épisodes sont rattachés à Infinity. Comme pour les épisodes précédents, Bendis se contente de faire du tie-in pour et simple pour ne pas dire bête et méchant, sans apporter la moindre touche à sa propre histoire. Le P.E.A.K. et Brand sont en danger, Quill décide d’aller l’aider, Angela sort d’on ne sait où et voilà c’est fini ! Super ! Aucun intérêt !
Le dernier épisode n’est pas forcément plus inspiré, mais fait un beau clin d’œil aux premiers Gardiens de la Galaxie en opposant Gamora et Angela aux Badoon, et à une créature déjà vu dans l’Intégrale des Gardiens d’origine. Occasion également de voir les dessins de Kevin Maguire, très pulpeux, encore plus avec Gamora et Angela en tête d’affiche. Mais pas forcément tout en finesse.


Bref, plus les épisodes défilent et plus je tombe de charybde en scylla. Il ne se passe absolument rien à travers ces six épisodes. Bendis se suffisant à surfer sur sa notoriété, sur le succès des Gardiens au cinéma et sur les event Marvel qui défilent. Mais ce n’étaient pas cela les Gardiens. Bravo Bendis d’avoir fait d’un excellent titre quelque chose de mainstream et de creux, de vide !

Romain_Bouvet
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le 25 avr. 2015

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Romain Bouvet

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