Je viens de finir ma lecture de ce manga qu'est “Ayako” et je ne sais pas par où commencer.
Première j'ai plus envie de parler de mon état d'esprit après cette claque culturelle que de l'œuvre en elle-même… je suis heureux, triste, confus, étonné, énervé et amusé en même temps. Tout simplement car je ne m'attendais pas à une histoire aussi dense que celle-ci. Une histoire de famille où les plus sombres desseins prennent le dessus sur l'amour de l'autre, où la réputation et la renommé valent mieux que les décisions les plus ignobles et les plus inimaginables que vous puissiez souhaiter à votre pire ennemi… en gros… soyez prêts !
Tezuka, un nom dont tout le monde a déjà entendu parler mais que peu de personnes connaissent réellement car, selon moi, connaître un auteur c'est avoir lu beaucoup d'oeuvres de lui, s'intéresser à son histoire et à son parcours professionnel. Et je peux vous assurer que connaître réellement Osaku mériterait un doctorat !
On le qualifie de Dieu du Manga mais pourquoi ? Comment ? Astro !? Ce n'est que la partie érigée de l'iceberg tellement ce Monsieur a fait évoluer les mœurs et l'identité créative de la bande dessinée façon Japonaise.
Ayako est un chef-d'œuvre, OUI ! Un véritable chef d'oeuvre que absolument toute personne s'intéressant un tant soit peu au Manga devrait avoir lu. Je me permet de dire cela sachant que viens juste de le lire (en août 2018) et que je m'intéresse réellement à ce média depuis pas si longtemps que ça: Disons 1998 avec l'arrivée de Kenshin… Captain Tsubasa… One Piece… Hunter X Hunter en France (en gros le club Dorothée ça compte pas car c'était servi sur un plateau à la TV selon moi ;)
La publication de cette œuvre a été faite entre 1972 et 1973, déjà 46 ans... le genre de claque dans la gueule qui te remet a ta place de manière instantanée. Il a fallu qu'un éditeur prenne la peine de rééditer cette histoire afin qu'elle arrive enfin dans nos mains pour pouvoir la lire et la déguster de manière intégrale, augmentée et sublimée.
“Ayako” est plus qu'une histoire, c'est l'épopée d'une famille. A mi-chemin entre récit historique, d'après-guerre, de gangsters, sociale et politique. L'auteur nous balade sans nous perdre, c'est d'une fluidité impressionnante malgré le nombre de personnages et leurs noms japonais qui peuvent déstabiliser ceux n'ayant pas l'habitude de lire des choses venant de la fameuse île du soleil levant…
D’ailleurs on en parle des gens étant encore étonnés des “BD” qui se lisent l'envers !? “Gnagna c'est trop difficile, je comprend pas, ça va bloquer mon enfant… bordel on est en 2018 bordel !!! Vivez avec votre temps les gens… ça fera pas de mal à votre gosse de découvrir une culture totalement différente de celle que l'on connaît en Europe, bref désolé c'était mon coup de gueule de cette critique ;)
En vrai, j'ai pas envie d'en dire plus, vous serez attendri malgré vous, d'un ancien prisonnier de guerre revenu dans sa famille et pris dans une spirale infernale pas vraiment malgré lui. Car chaque personne est pourrie dans la famille “Tenge”, sauf les femmes. Elle subissent une dictature logique venant d'une culture d'avant-guerre 39-45 passée mais dont les échos subsistent…
Ayako, pauvre fillette isolée dans une cave pendant des années, au tempérament incroyable, passant au travers des filets de ses frères, ses oncles, son père…
L'auteur dénonce une culture passée, corrompue en y mêlant des passages réels et d'autres complètements inventés. Un japonais qui ose parler des côtés sombres de sa patrie, surtout à l'époque, c'est beau !
Stop… j'ai envie de parler pendant des heures et des heures mais je déteste les critiques qui s'éternisent et là c'est déjà le cas bref… LISEZ !!!! SVP :)