Batman : Année Un par Ninesisters
Après avoir créé The Dark Knight Returns, considéré comme l'omega de Batman, Frank Miller s'est attaqué à son alpha, ou si vous préférez à sa genèse : comment ses parents ont été assassinés, comment il est devenu Batman, etc... Comme les origines du Chevalier Noir avaient déjà été parfaitement évoquées par le créateur du personnage, Bob Kane, le scénariste de cette refonte s'est contenté (façon de parler) d'ajouter des détails et de replacer le personnage dans la continuité créée au fil des décennies, en particulier en introduisant des personnages qui n'ont peut-être fait leur première apparition que tardivement dans le comics.
Year One est composé de deux histoires qui se croisent et s'entrechoquent sans cesse : bien sûr celle de Bruce Wayne, jeune millionnaire le jour qui joue au justicier la nuit, et celle de Jim Gordon, peut-être le seul flic honnête dans cette ville pourrie jusqu'à la moelle qu'est Gotham City.
C'est très bien écrit, passionnant, nous apprenons beaucoup de choses sur Batman (même si je pense que les lecteurs savent à peu près de quoi il retourne avant d'entamer ce bouquin), mais nous en apprenons encore plus sur le futur commissaire Gordon, qui finit par tout simplement voler la vedette à notre héros. Et cela suffit à rendre ce comics surprenant : à un Bruce Wayne qui semble loin des réalités et presque « trop lâche » pour se montrer à visage découvert, l'auteur nous fait vivre le quotidien d'un homme qui va devoir changer la ville de l'intérieur, avec son respect de la loi comme seule arme. A bien y regarder, Year One joue presque mal son rôle de genèse, dans la mesure où il s'écoule une longue période entre la mort des époux Wayne et le retour de leur fils dans la ville du drame, sans que rien ne soit évoqué à ce sujet.
Grâce au talent de Miller et Mazzucchelli, ce comics fait parti des meilleurs consacrés au justicier de Gotham City : autant il semble classique au premier abord, autant il captive très vite et finit par impressionner le lecteur. Indispensable.