Il n'y a plus l'effet de surprise

Si je suis fan du Batman actuel, encore que je suis pas partisan du run de Tom King pour le moment, ce que je préfère c’est de plonger dans la passé tellement riche du personnages. Batman : Meurtrier et Fugitif, Knightfall, No Man’s Land ou encore les vieux épisodes de Jim Aparo.
Aujourd’hui, je plonge dans un passé un peu moins lointain, en plein cœur des années 2000 avec l’Enigme de Red Hood ! Avec cette énorme saga, Batman va voir son passé lui revenir en plein visage, de la pire façon qui soit.

Il y a quelques années, Batman subit sa plus terrible défaite lorsque le Joker tua le second Robin, Jason Todd, à coups de pied-de-biche. Le Chevalier Noir a néanmoins réussi à poursuivre sa mission, épaulé par son précédent acolyte, Dick Grayson dit Nightwing. Mais ce souvenir douloureux est ravivé lorsqu’un nouveau justicier, aux méthodes expéditives, débarque à Gotham City. Instaurant l’effroi dans les rangs de la pègre, il utilise de plus l’ancien alias du Joker : Red Hood.
(Contient les épisodes Batman #635 à 641, #646 à 650, Batman annual #25 et Red Hood : The Lost Days #1 à 6)

Gotham, ou plutôt Batman est dans une période particulièrement compliquée. Il a réalisé, en effet, il y a peu, que son esprit a été manipulé par Zatanna, et d’autres membres de la Justice League, afin de dissimuler le lavage de cerveau de certains criminels. La confiance est ébranlée. Sa lutte à Gotham est de plus en plus compliquée, il faut dire qu’en peu de temps, la défaite contre Bane puis le No Man’s Land ont quelque peu ébranlé le moral du Chevalier Noir, qui s’isole toujours un peu plus.

Gotham a toujours été frappé de façon régulière par des ennemis emblématiques, et récurrents, le Joker, Mister Freeze, Enigma, le Pingouin… De plus aujourd’hui, toute la pègre, ou presque, de Gotham travaille sous les ordres d’un seul homme, Black Mask !

C’est dans ce climat, particulier, qu’un nouveau personnage va faire une entrée fracassante ! Nouveau joueur, mais alias bien connu, puisque ce dernier débarque à Gotham sous le nom de Red Hood, l’ancienne identité du Joker !

Cette arrivée va être tonitruante ! Ce Red Hood ne va pas hésiter à taper un grand coup dans les affaires de Black Mask, mais on est loin du justicier modèle puisqu’il n’hésite pas à s’en mettre plein les poches et à tuer toute opposition se dressant face à lui ! Forcément, très rapidement, une véritable guerre s’installe entre ce nouveau venu et Black Mask. Mais ce Red Hood attire aussi, très vite, l’attention de Batman ! Et dès leur premier affrontement, Batman est mis à mal par cet inconnu. Pire, il parvient même à devancer tous ses coups, tous ses plans !

Il n’en faut pas plus pour que Batman comprenne que c’est n’importe qui derrière le masque, voir pire, il connaît sans doute ce nouveau venu. Mais qui est-ce ? La saga datant de 2005, il est de notoriété publique, que c’est J… … qui est derrière le masque. Mais pour le plaisir de la lecture, pour ceux qui ne connaîtrait pas le secret, je vais me taire.

Batman comprend assez vite, du moins a sa petite idée sur la question. Mais cela ne peut être vrai. C’est impossible. Il va alors mener une enquête musclée pour découvrir si cette incroyable, et sinistre, vérité est possible. Malheureusement, il n’a pas le temps de traîner, les rues de Gotham s’embrasent sous les actions folles et meurtrières de Red Hood, et Black Mask est de plus en plus à bout pour cette pression incessante ! L’heure de la confrontation s’approche, et cela va être explosif et riche en émotion.

Une saga menée tambours battant ! Mais il est vrai, lorsque l’on connaît déjà l’identité de l’homme derrière le masque de Red Hood, que l’on perd énormément en intensité dramatique. On n’est, forcément, pas dans la même quête de vérité que notre justicier, et du coup, on est un peu moins dans la réflexion. Cela n’empêche que cette intrigue est plaisante à lire et propose une sérieuse opposition à Batman.

Graphiquement, cinq dessinateurs alternent sur quatorze épisodes. C’est graphiquement cohérent, plutôt agréable. On est loin, très loin de très grands graphismes, mais c’est toujours sympathique de voir des planches de Doug Mahnke ou Shane Davis. Bien souvent, les cases sont trop peu remplies, les personnages sans charisme et pas toujours top.

La dernière partie du tome, nous propose la mini-série Red Hood : The Lost Days, ils nous permettent de découvrir ce qu’il s’est passé entre le retour de J… … et son retour à Gotham. On assiste à sa transformation, à son réveil et surtout à sa « manipulation » par les al Ghul, enfin surtout par Talia. Et je dois bien avouer que je ne comprend pas vraiment, même après la lecture, les véritables intentions de Talia. Que ce soit dans sa « manipulation » comme des sentiments inexpliqués et inexplicables vis-à-vis de J… …

Après, cette histoire de revanche est bien expliquée, ce qui ne l’était pas vraiment jusque là, et cela ajoute un certain degré dramatique. Les retrouvailles avec Bruce, dans ce terrible face-à-face n’en est que plus touchant !

Une mini-série absolument géniale et passionnante. Elle permet de découvrir et de comprendre le pourquoi du comment de ce retour, et surtout les raisons de cette transformation, de cette violence et de cette vengeance.

Graphiquement, j’ai découvert Jeremy Haun. Si dans l’ensemble et de façon général c’est plutôt agréable à l’œil. Quand on s’attarde un peu plus sur les détails, ce n’est pas spécialement folichon. Les personnages ne dégagent pas grand-chose. C’est assez rare de voir un personnage comme Talia al Ghul aussi peu séduisante.

Bref, un tome sympathique à lire, l’effet de surprise n’est plus là, mais c’est un pan important du mythe Batman. Gros coup de cœur, en revanche pour la dernière partie, Red Hood : The Lost Days, véritable plongée au cœur de ce retour ahurissant.