J’aurais mis le temps de me lancer dans ce Batman Last Knight on Earth. Je ne saurais dire pourquoi. Ce que je sais, c’est l’ennui provoqué par le Batman de Tom King qui m’a poussé à retourner lire du Batman par Scott Snyder. Il faut dire, que malgré ses petits défauts, ses petites difficultés à finir ses intrigues, j’ai vraiment beaucoup aimé le Batman de Snyder. A l’inverse les douze tomes de King m’ont presque dégoûté du personnage, tant il ne se passe rien, rien du tout, rien sur une très grande longueur.


Lancé dans un mystérieux jeu de piste à travers Gotham, Batman est neutralisé. Il se réveille dans l’Asile d’Arkham où Alfred lui apprend qu’il en est patient depuis des années et que sa croisade contre le crime n’est qu’un délire de son esprit malade. Mais ce n’est que le début d’une épopée qui va conduire le héros à traverser un monde désolé, peuplé de visages familiers à jamais traumatisés par une apocalypse dont Batman ignore les origines ! La dernière croisade du Chevalier Noir a commencé.
Batman Last Knight on Earth ou le récit complet qui voit le grand retour d’un tandem d’artistes devenus mythiques sur le personnage du Chevalier Noir. Scott Snyder (Batman Sombre Reflet) et Greg Capullo (Spawn) livrent ici le point culminant de leur saga mettant en scène Batman et qui brasse les éléments qu’ils ont apportés à sa légende, de la Cour des Hiboux à Batman Métal. Une épopée intense et sans répit, à mi-chemin entre The Dark Knight Returns et Mad Max.
(Contient les épisodes Batman : Last Knight on Earth #1 à 3)


Quel plaisir de retrouver cette équipe sur du Batman ! J’ai pris tellement de plaisir à lire les histoires de Snyder et à regarder les dessins de Cappulo. Alors les voir revenir pour ce est, serait, la conclusion de son run sur le justicier de Gotham, c’est forcément la promesse d’une excellente lecture.


Je vais commencer par les dessins. Véritable force, à mes yeux, de ce run. Et c’est toujours aussi beau sur Last Knight on Earth ! C’est toujours la même claque visuelle ! C’est toujours le même plaisir ! Greg Capullo a en plus la capacité incroyable de rendre crédible, à nous faire accepter, toutes les folies imaginées par son compère à l’écriture.


L’exemple le plus flagrant étant cette tête de Joker aux commandes d’un robot géant de Robin ! C’est du grand n’importe quoi, pour ne pas dire pire, mais les dessins de Cappulo rendent ça super cool ! C’est un pied de voir cette scène au final ! Puis c’est beau tout simplement ! Que l’on soit en plein cœur de l’asile d’Arkham, à la surface de ce monde post-apocalyptique imaginé par Snyder, dans les égouts ou sur le toi d’un immeuble pour le grand final, c’est toujours juste, c’est toujours parfait. Rien à redire sur les dessins.


Last Knight on Earth démarre avec une enquête qui emmène symboliquement Batman à Crime Alley. La rue définitivement à l’origine de la création de Batman. Un coup de feu plus tard et nous retrouvons Bruce Wayne qui se réveille à l’asile d’Arkham. Affublé d’une camisole de force et attaché au lit, il écoute Alfred que Batman n’existe pas ! Que tous ses ennemis n’existent pas ! Que tout cela, toute cette histoire n’est que le fruit d’un délire !


Scott Snyder frappe fort avec cette première scène, on sent que Batman est complètement perdu, il n’arrive pas à déterminer ce qui est vrai, ce qui est faux. Et le lecteur aussi par la même occasion. On se doute bien que cela ne peut être vrai, mais tout semble l’être. On n’arrive pas à déterminer ce qu’il se passe, jusqu’à ce que Batman ne détecte l’indice ! La supercherie !


Mais ce qu’il découvre est encore pire ! Le monde est devenu une terre désolée et apocalyptique, alors que Gotham est dirigée par Omega. Le brave Alfred a utilisé ce stratagème pour préserver Bruce !


On s’en doute, le Chevalier Noir ne va pas pouvoir accepter la « fin » que lui propose Alfred, il doit découvrir le pourquoi du comment, il doit réparer, et il va devoir parcourir ses terre désolées avec un étrange compagnon, une tête de Joker dans un bocal ! Mais c’est loin d’être la chose la plus incroyable qu’il va voir. Les Flash sont devenus une gigantesque tornade de Force Véloce, Luthor tente désespérément de faire revenir Superman, des bébés de volonté géants, ou encore de nouvelles Amazones (Poison Ivy ou encore Vixen entourant Wonder Woman) cachées dans les sous-sols de la Terre.


En retrouvant Wonder Woman, Batman s’interroge, « Qui a tué le monde ? », elle lui répond simplement « l’humanité » ! Joli clin d’œil à Mad Max. Sous l’impulsion de Lex Luthor, le monde a basculé, l’Humanité a sombré et a fini par carrément massacrer les héros. Batman est dès lors devenu le symbole de l’espoir, inspirant les habitants. Voilà qui est surprenant. Mais c’est toute la réflexion de Snyder ici, et depuis ses débuts sur la licence, qu’est ce que représente Batman ?


Batman c’est le sur-homme par excellence, celui qui inspire les autres, celui qui tire les autres vers le haut. Gotham ne peut exister sans Batman. Batman est l’alpha et l’oméga.


Snyder nous propose beaucoup de chose. La folie, le monde post-apocalyptique, les clones de Bruce Wayne, beaucoup de choses donc, beaucoup de fausses pistes. Et malheureusement on se retrouve avec un final un banal affrontement avec un ennemi, Omega, dont on a très vite découvert la véritable identité. L’effet de surprise tombant à plat. C’est vraiment dommage, car tout le troisième chapitre n’a pas la saveur et l’impact des deux autres.


J’ai pris plus de plaisir avec les deux chapitres de fausses pistes qu’avec le fin mot de l’histoire. Le spectacle est formidable, on plonge dans ce monde immersif, dans cette folie ambiante (je le répète, une tête de Joker dans un bocal comme compagnon de route !), malheureusement le final n’est pas à la hauteur. Les explications ne sont pas à la hauteur du décor, de l’action, de cette odyssée.


Bref, Batman Last Knight on Earth est un récit plaisant à lire. Le décor post-apocalyptique est génial, l’ambiance western est génial, le discours sur le sens de Batman est génial, un blockbuster génial, un final génial, mais tout cela mis ensemble nous pousse à espérer un final dantesque, épique, marquant, et ce n’est pas du tout ce que l’on reçoit au final. Petite pointe de déception que ce troisième chapitre, qui n’enlève rien à l’excellence des deux premiers.

Romain_Bouvet
7
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le 9 avr. 2022

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Romain Bouvet

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