Petite note d'avant-propos : désolé pour celles et ceux qui chercheraient à parcourir mes critiques de la saga Largo Winch en les lisant les unes à la suite des autres. Pour des raisons que j'ignore la critique d'origine a disparu du site au point qu'il me faille la reposter. Elle n'apparait désormais plus au milieu de ses semblables. Donc encore désolé pour ça.


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Il aura été long à la détente ce diptyque OPA / Business Blues mais, l’un dans l’autre, il faut quand même avouer qu’il fait le boulot.


Maintenant on ne va pas se mentir non plus, ça se lit surtout parce que Van Hamme est le roi du « pay off » et surtout parce que Francq a le coup de crayon qu’il faut pour donner de l’énergie à ce genre d’envolée épique…


Et d’ailleurs, à bien y regarder, je trouve qu’on ne se fout pas trop de nous en termes de profondeur d’intrigue.


De banales affaires de badinage de milliardaire à une affaire de rachat qui peinait à se dévoiler dans le tome 3, voilà que dans ce tome 4 on nous sort un coup tordu bancaire, assorti d’une trahison d’ancien associé, le tout sur fond de terrorisme financier libyen auquel s’est greffé à ça les intérêts conjugués d’Israël et des Etats-Unis…


…Et dans l’ensemble tout colle plutôt bien.
Bref, du beau boulot.


Et puis l’air de rien, au-delà de cette agréable frénésie de révélations en cascade, l’épisode nous gratifie de ce qui fait selon moi le charme de cette saga : j’entends ce caractère presque James-bondien du monde de la très haute finance.
Tous ces gars sont des gros friqués ; des rois du pétrole aux pieds desquels les Etats font des courbettes ; des esprits soulés par leur propre pouvoir au point qu’ils passent leur temps à accomplir le moindre de leur caprice.
En cela, tout ce qui gravite autour du personnage de Monkey Balls a quelque-chose d’assez savoureux.


Entre son château improbable qui relève autant de la prouesse technique que du caprice ridicule, au fait qu’il soit prêt à vendre son âme aux Libyens pour préserver son niveau de vie, tout ce personnage résume parfaitement l’absurdité d’un capitalisme effréné, surtout quand à la fin on se rend que le gars est capable de tout sacrifier pour une vieille peau cupide.
Ce mec, sans être forcément antipathique, montre à quel point il est plus esclave que maître de sa fortune…
…Et en plus il offre un cadre atypique et presque fantastique à l’intrigue ce qui en fait presque le « second rôle » indispensable de ce tome.


...
Mais bon… On ne va pas non plus se duper : quand bien même c’est plutôt efficace et bien mené, ça n’en reste pas moins un petit assemblage facile qui ne va pas bien loin.
Je suis ressorti de cet album sans avoir eu l’impression que ce diptyque soit vraiment parvenu à emmener Largo Winch quelque part.
Au fond l’épreuve n’a que peu changé notre joli parvenu, ce dernier ayant conservé ce côté arrogant et parfois méprisant.
Pire que tout, on n’a pas l’impression que le gars ait vraiment pris du recul sur sa position.
Finalement jouer les golden boys lui va très bien. Il s’amuse à claquer du pognon qu’on fait fructifier pour lui et il ne défend nulle autre cause que lui-même.
Sur ce point-là il faut quand même avouer que c’est assez facile, pour ne pas dire assez léger.


Mais la saga ne fait que commencer.
Et le souvenir d’une fort lointaine lecture me rappelle que le meilleur reste à venir et que le jeune dandy à milliards en à encore dans le compte en banque…

Créée

le 18 août 2021

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