California Dreamin'
7.4
California Dreamin'

BD franco-belge de Pénélope Bagieu (2015)

Alors que l'on observait une nette tendance à la standardisation graphique et narrative chez certains auteurs à succès issus d'internet, nous pouvons enfin souffler: ça bouge ! Pénélope Bagieu faisait partie de ce "courant" de d'illustration très flat (si vous me permettez l'expression), en vogue dans les années 2000's. Il faut dire, qu'elle est dans le moule originel qui a vu depuis de nombreux nouveaux auteurs émerger sur la toile. Je dois avouer, qu'avec ses dernières BDs, je m'étais un peu lassé de cette atmosphère. De plus, ses créations solos manquaient à mon sens de profondeur scénaristique et souffraient d'une mise en page un peu trop traditionnelle.
Mais, ça c'était avant.


Avec California Dreamin', Bagieu attaque là où on ne s'attend pas ! Bim un noir et blanc ! Bam du crayon de papier ! Clac une narration à multiple points de vue ! Vlan une mise en page en harmonie avec le propos !
Pénélope nous embarque donc dans la vie passionnante d'une icone, celle de Mama Cass Eliott, figure des Mamas & the Papas. Avec ses proches, on côtoie Ellen Cohen (de son véritable nom) dans des années cruciales de l'histoire de la musique contemporaine et dans des expériences de vie dépaysantes.


Comme je le racontais un peu plus haut, Pénélope Bagieu rompt violemment l'aspect figé et lisse que je pouvais lui "reprocher" en plongeant son trait au cœur des événements, au plus près des personnages, presque comme un film de Scorsese. Selon moi, vous tenez la meilleure BD de l'auteur en cavalier seul. Bien écrit, dépassant le simple fait d'illustrer une histoire, California Dreamin' est une réussite tant sur le rythme que sur l'atmosphère. Ce mélange entre sobriété et précision vous fera regretter que cette chouette bande-dessinée ne continue pas plus loin dans l'histoire d'Ellen Cohen malgré ses 272 pages.


Bref, c'est vraiment une surprise délicieusement rafraichissante, foncez. Mais, je ne peux que vous conseiller de mettre un intégral des Mamas & the Papas en fond sonore, c'est parfait.

Augustin-Prophè
8

Créée

le 21 sept. 2015

Critique lue 1.2K fois

25 j'aime

1 commentaire

Critique lue 1.2K fois

25
1

D'autres avis sur California Dreamin'

California Dreamin'
Mutine-Lolita
10

Dream a little dream of her

Le titre de la bande-dessinée nous met immédiatement l'air de la chanson de the Mamas and the Papas en tête. Mais ce groupe mythique des années 60 est porté par une chanteuse unique : Cass Elliot. Et...

le 1 mai 2018

9 j'aime

4

California Dreamin'
Veather
8

Pénélope... I love you.

California Dreamin' J'ai toujours eu une réelle affection pour Pénélope Bagieu. Pour son style contemporain informatique qu'elle rendait tout de même chaleureux, mais surtout si sublimement féminin...

le 9 mars 2016

9 j'aime

11

Du même critique

Cartel
Augustin-Prophè
4

Dans l'arizona tout le monde vous entend crier

Ridley Scott partait pas mal: une histoire de cartel de drogue, des acteurs que j'apprécie, une bande annonce dynamique, du sexe avec Penélope Cruz, etc... Mais force est de constater que c'est un...

le 11 nov. 2013

39 j'aime

6

Machete Kills
Augustin-Prophè
8

Tonton Machete, Oncle Charlie et William Wallace

Machete, on aime ou l'on n'aime pas. L'initiative du nanar "fait exprès" ne séduit pas tous les cinéphiles, mais sur moi, ça marche carrément. On retrouve Machete, le héros le plus badass de...

le 1 oct. 2013

27 j'aime

6

California Dreamin'
Augustin-Prophè
8

Make your own kind of BD

Alors que l'on observait une nette tendance à la standardisation graphique et narrative chez certains auteurs à succès issus d'internet, nous pouvons enfin souffler: ça bouge ! Pénélope Bagieu...

le 21 sept. 2015

25 j'aime

1