Ceux qui n'étaient rien - Les Damnés de la Commune, tome 2 par Christine Deschamps

Dans ce tome 2, la dévastation s'empare de Paris. Depuis Versailles, les ordures inventent de nouvelles nuances à l'infamie. La bile aux lèvres, j'ai dû marquer une pose dans ma lecture pour ne pas aller cramer quelques caisses, histoire de passer mes nerfs mis à mal par la traîtrise sinistre d'un gouvernement qui n'avait de légitime que le nom. Mais il faut dire que les événements de ces dernières années n'ont pas contribué à nous rendre patients ni compréhensifs. D'ailleurs, l'auteur lui-même ne peut s'empêcher de faire des parallèles avec la morgue de politiques de tous bords qui affichent éhontément le mépris qu'ils ont des peuples qu'ils représentent si mal. La page 26 présente un florilège de ces citations qui déshonorent leurs auteurs. Elle vaut son pesant d'or. Pour ne rien dire de la duplicité répugnante des prétendus modérés... une leçon de politique à notre usage, à quelques mois d'une élection importante. Pour me calmer, je retourne contempler la double page 90/91. Ces graveurs du XIXème siècle ! De véritables malades ! Mais quel bonheur, sur l'une de leurs réalisations les plus remarquables, de passer une plombe à suivre chacune de ces petites nervures qui strient le dessin... car ça dessinait, à l'époque, laissez-moi vous le dire. Bref, une lecture roborative, édifiante, bluffante, mais aussi bien énervante. D'autant qu'aujourd'hui, il nous reste surtout le côté exaspérant de l'histoire, grâce à une classe politique dans la ligne droite de ses ancêtres, tandis que la gravure a presque disparu ou joue le dépouillement extrême si à la mode désormais. Enfin, pour celles que j'ai vues récemment. Bref, ruez-vous sur cette BD d'exception tandis que je taille mes petits pavés pour nos prochaines barricades.