Critique de l’intégralité de la série.
Réalisé par deux maîtres du manga, à savoir Kazuo KOIKE au scénario (Lone Wolf And Cub, Lady Snow Blood) et Ryoichi IKEGAMI au dessin (Strain, Nouvelles de littérature Japonaise), Crying Freeman à toutes les cartes en main pour devenir une nouvelle oeuvre culte.

Emu Hiro, jeune peintre, a vu le visage d’un assassin appelé Crying Freeman. Sachant qu’il ne laisse jamais les témoins de ses actes en vie, elle attend l’heure de sa mort. Contre toute attente, il tombe amoureux d’elle et décide de l’épargner. Il devra justifier ses agissements face à son organisation : la triade des 108 dragons. Kidnappé et formaté pour ce rôle, il en deviendra le chef et suscitera des jalousies auprès des autres groupes armés.

Ce titre contemporain nous plonge dans l’univers des tueurs de l’ombre, de la triade chinoise et des groupes organisés. Yo (Crying Freeman) est un tueur redoutable, son passé est poignant et le début du manga frappe fort. L’oeuvre est à la fois « réaliste », violente et prometteuse. Puis rapidement c’est la dégringolade, Yo devient le chef d’une immense organisation qui n’a aucune limite définie par l’auteur et dispose du plus grand matériel militaire possible (sous-marins, bateaux, hélicoptères…). À cela, se rajoute des enchainements trop rapide d’ennemis, aux conclusions abruptes, des combats sans aucun réalisme et un héros au comportement impitoyable sans réel but. L’action n’est pas claire et le peu de texte qui accompagne l’oeuvre est insuffisant. Il y a également des nombreuses scènes de sexe gratuites qui ruine le charme du premier volume.

Le dessin est le point fort de la série, dessiné à « l’ancienne » dans un style très réaliste, c’est un plaisir de découvrir certaines planches sublimes avec des décors et des tatouages renversants.

Kabuto a reprit le flambeau de la série avortée quelques années plus tôt chez Glénat. L’édition est correcte, respectant les standards d’aujourd’hui dans un format classique, le papier aurait pu être un peu plus blanc, mais ce n’est pas non plus un défaut. À noter, quelques censures par rapport à l’oeuvre originale. De plus la série originale fait 9 volumes au lieu de 10 chez nous, mais nous profitons de superbes couvertures.

Ce titre avait tout pour réussir, des auteurs de renom, un scénario de départ de bonne facture, un monde underground et un personnage principal charismatique. Pourtant l’enchainement pathétique des ennemis, les combats et les scènes de sexe inutiles font rapidement retomber le plaisir de lecture. Crying Freeman plaira à un lectorat qui cherche un divertissement adulte sans prise de tête et sans réelle profondeur, les autres resteront sur leur faim. C’est fort regrettable.
darkjuju
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le 26 déc. 2014

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