De Swamp Thing, je ne connaissais que vaguement la version signée Alan Moore. C'est donc relativement vierge que je me suis plongé dans l'obscure récit de Scott Snyder... Et où je me suis perdu avec plaisir.
Glauque, sombre, morbide, le récit l'est assurément, mais il est également plein de lumoère avec Alec Holland tiraillé entre son rôle de héros et son rêve de redevenir normal. Sève vs Nécrose, Amour vs Haine, Pouvoir vs Normalité, Swamp Thing est un jeu du Yin et du Yang permanent, une histoire qui va au bout de ses ambitions effrayantes avec ces scènes de meurtre plus trash les unes que les autres, sans négliger pour autant la consistance et l'évolution de ses personnages vers quelque chose de constamment inconnu.
Visuellement, le travail de Yannick Paquette est tout simplement admirable, poète de la (dé)composition qui s'amuse à détruire les cases et les équilibres de planches jusqu'à multiplier à foison les vastes fresques apocalyptiques, un peu surchargées, toujours soignées, qui en mettent plein les mirettes autant qu'elles dégoutent parfois un peu.
Swamp Thing est radical et l'assume, et c'est sans doute de là que vient sa force.