Après Petit, Hubert et Gatignol nous entraînent une fois encore dans leur fol univers médiéval. Un monde où les ogres sont des dieux et les hommes leurs esclaves. Surtout, une société où il faut manigancer pour survivre. Avec Demi Sang, le deuxième volet des aventures des Ogres-Dieux, Hubert et Gatignol transforment l'essai et imposent cette saga que les éditions du Soleil n'hésitent pas à comparer à la série Game of Thrones. En moins sanglante.


De quoi ça parle ?


De l’ascension de Yori, alias Demi Sang, un jeune bâtard qui va manœuvrer pour se faire une place parmi les humains dans un monde gouverné par les ogres-dieux. Délaissé par son père le roi qui refuse de le reconnaître, Yori rêve de devenir le prochain chambellan au service de la dynastie de géants, condamnés en raison d'une dégénérescence génétique à devenir de plus en plus petits. Après avoir exploré cet arc narratif dans Petit, le premier tome prometteur de ce conte de fantasy médiévale paru en 2014, Demi Sang s’intéresse cette fois aux humains, entièrement dévoués à ces dieux cannibales. Toujours imaginé par Hubert (Miss pas touche, Beauté) et dessiné par Bertrand Gatignol, ce nouveau volume peut se lire indépendamment car l'histoire s'y déroule avant la naissance de Petit, le dernier-né de la lignée des ogres-dieux dont il était question dans le premier tome.


Pourquoi j'adore ?


Pour les somptueux noir et blanc de Bertrand Gatignol. En dépit d'une ligne claire, Demi Sang, avec ses grands aplats noirs et les grands yeux faussement innocents de Yori, évoque le travail des plus grands mangakas. Des planches tout en élégance, très détaillées et pourtant parfaitement lisibles, qui portent un scénario d’une grande originalité. Comme dans le premier tome, Hubert entrecoupe sa narration par de courts chapitres de textes magnifiquement illustrés, contant l’histoire des plus célèbres chambellans. Une trouvaille scénaristique qui enrichit cet univers dense et passionnant où l’on meurt aussi brutalement qu’absurdement. Jouissif.


C’est pour vous si…


Vous êtes nostalgique des contes de Perrault et vous avez une affection particulière pour la brutalité ravageuse des géants dans Game of Thrones. Mieux, vous avez appelé votre chien Machiavel (à défaut de votre fils).


Critique publiée sur Pop Up'

Elodie_Drouard
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Cet utilisateur l'a également mis dans ses coups de cœur et l'a ajouté à ses listes Les meilleures BD de 2016 et Sélection officielle Angoulême 2017

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le 5 juil. 2016

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Elodie Nelson

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