Let's get funny !

Cauvin et Salvérius changent une nouvelle fois la recette pour cette troisième aventure, complètement rocambolesque. Exit les scènes assez sombres et le scénario plutôt bien bâti du deuxième volet, et place à l’humour !

Nos héros passent de quatre à deux, Cauvin ayant visiblement compris que Bryan et Tipps étaient un peu trop lisses, pas assez délirants pour figurer dans une série comique (interprétation confirmée dans les premières pages, par une belle pointe d’ironie signée Blutch). Malgré cette éviction, on suivra encore une fois un quatuor, puisque les deux absents sont remplacés au pied levé par une paire de Mexicains au potentiel comique bien plus élevé : c’est en fait un tandem calqué sur Chesterfield le leader et Blutch le comique, mais avec des sombreros. Le parallèle entre ces quatre personnages est bien exploité, effet cocasse garanti.

Salvérius est encore une fois aux commandes pour les dessins (son avant-dernière participation), et le style graphique évolue beaucoup dans ce troisième tome : les personnages prennent des rondeurs, les têtes s’orientent vers le cartoon, et la carrure de Chesterfield a fondu pour mieux coller à cet album bourré d'humour. La précision dans les décors reste remarquable chez Salvérius, on regrettera une mise en scène un peu sans surprise ...

Seul véritable bémol de l’album, l’intrigue est franchement légère : un simple prétexte pour enchaîner des péripéties hilarantes. Ce scénario orienté vers le comique offre à Blutch l’occasion de dégainer quelques-unes de ses répliques les plus cinglantes à l’égard du sergent : Cauvin vient de créer la marque de fabrique de toute la saga !