En me lançant dans les récits de Batman, antérieurs aux New52 (et sans remonter aussi loin que les formidables épisodes que l’on peut retrouver dans les tomes anthologiques Batman, La Légende) et je dois bien avouer avoir eut un très gros coup de cœur pour la saga No Man’s Land ! Si beaucoup l’ont décrié, j’ai adoré cette destruction de Gotham et la nouvelle vie qui s’y est installée. Cette guerre des gangs, ce nouveau statu quo pour les personnages qu’on aime temps, les nouveaux héros, les intrigues passionnantes, cette atmosphère pesante et oppressante.
Au sortir de cette intrigue, je n’avais qu’une hâte, me lancer dans la suite, dans la reconstruction de Gotham.


Certaines cicatrices laissent des traces indélébiles… comme l’apprend James Gordon, endeuillé par la perte de sa femme. Mais alors que de nouvelles menaces surgissent à Gotham, à peine remise du « No Man’s Land », le commissaire n’aura bientôt d’autre choix que de s’enfermer dans son travail, et poursuivre la lutte aux côtés de son fidèle allié, le Chevalier Noir.
(Contient les épisodes #742 à 753 de Detective Comics)


La période No Man’s Land fut véritablement traumatisante et douloureuse pour les habitants de Gotham. Mais nos héros sont également de la ville, et la situation était tout aussi inédite et périlleuse pour eux. C’est ainsi que le pauvre James Gordon a perdu sa seconde femme ! Sarah Essen, abattue par le Joker ! Le retour à la vie normale n’est pas simple, et surtout très longue. Autant il faut de temps pour rebâtir une tour d’immeuble, autant il en faut plus pour recoller un cœur. Et le deuil de James Gordon va être long et très compliqué !


Cela est merveilleusement bien illustré dans le premier épisode de ce tome. Alors qu’il reprend le boulot après plusieurs semaines de congé pour faire son deuil, le commissaire va se lancer corps et âmes dans le travail, n’hésitant à prendre des risques stupides, comme s’il avait envie de se faire passer à tabac, ou pire, se faire abattre ! Heureusement, il peut compter sur son « ami » tapis dans l’ombre, Batman. Ce dernier s’y connaît en deuil et dans les chemins qu’il peut nous pousser à prendre malgré nous.


Gordon n’est pas le seul pour qui l’après No Man’s Land est compliqué. C’est aussi le cas pour Renée Montoya. Une homosexualité qui lui a fait couper les ponts avec ses parents, et un Double-Face qui est tombé amoureux d’elle, la vie n’était pas simple dans les décombres de Gotham, et un certain mal-être s’abat sur elle, alors que la ville se reconstruit. On sent également les prémices de Gotham Central avec l’arrivée de Crispus Allen à ses côtés.


Un peu comme durant No Man’s Land, New Gotham est divisée en plusieurs petites intrigues se concentrant sur différents personnages ou sur les différents qui peuvent découler du nouveau statu quo.


Dans « Evolution », on comprend qu’au mieux de sa forme, en ruine ou en reconstruction, Gotham est toujours la cible de gang et de criminels en tout genre. Alors que cinq d’entre eux semblent se partager le plus gros des territoires de Gotham, l’arrivée d’une proche de Ra’s al Ghul va tout chambouler ! Murmure de Défi ! Une femme bien mystérieuse qui va bouleverser l’ordre établit, se faire une place dans le gratin de Gotham, et surtout préparer une nouvelle drogue, totalement terrifiante, à inonder le marché !


Dans « Rénovation Urbaine », Greg Rucka nous montre la haine qui s’est installée entre le Dez, ceux qui ont déserté Gotham durant le No Man’s Land et les Vrais Gothamiens, ceux qui sont restés. Ce n’est peut-être pas une guerre qui s’installe entre les habitants, mais nous n’en sommes pas loin. De terribles ressentiments se sont installés entre les Dez et les Vrais Gothamiens. Ce sont d’ailleurs ses derniers qui supportent mal le retour des Dez, qui sont pour la plupart des personnes de la haute société de Gotham, et qui pensent pouvoir tout effacer avec leur argent.


Enfin, dans « Ballade dans le Parc », c’est le cas de Robinson Park qui est abordé ! Depuis No Man’s Land ce parc est un lieu de non-droit régit par Poison Ivy. Elle y a accueilli de jeunes orphelins qui vivent maintenant en symbiose avec la nature. Le nouveau maire de Gotham semble bien décidé à régler cette histoire d’une façon ou d’une autre et peu importent les méthodes, peu importe ce qui arrive aux enfants !


Pendant ce temps, Bruce Wayne se voit affublé d’une garde du corps avec Sasha Bordeaux, et Talia al Ghul a bien du mal avec son père !


Gotham est en train de se reconstruire, bien que l’on n’y assiste pas vraiment. Mais les problèmes, les criminels, eux sont déjà bien là ! Batman a du pain sur la planches entre les criminels, les tensions entres Vrais Gothamiens et Dez ou encore les états d’âme de certains de proches. Et il est fort judicieux, de la part de Greg Rucka d’utiliser Ra’s al Ghul comme grand méchant dans son intrigue. Qui mieux qu’un criminel prônant le remise à zéro pour refaire mieux pour vouloir s’en prendre à Gotham qui repart justement à zéro ?!


Graphiquement, six artistes de crédité sur ce tome, dont Shawn Martinbrough. Je dois bien reconnaître que je n’en connaissais aucun. L’ensemble graphique est cohérent, mais je dois bien avouer que je ne suis pas totalement fan des dessins proposés. C’est une peu déstructuré, anguleux, brouillon. Ce n’est pas moche, mais c’est assez surprenant. Et les couleurs le sont encore plus, et tout autant « gênantes ». Trop mono-colores, trop peu diversifiées.


Bref, si je ne retrouve pas le petit truc qui avait fait de No Man’s Land une lecture marquante, New Gotham s’annonce être un arc tout aussi génial à suivre. D’excellentes intrigues promettent le meilleur avec ce premier tome.

Romain_Bouvet
6
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le 15 juil. 2018

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Romain Bouvet

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