Heat
7.9
Heat

Manga de Buronson et Ryōichi Ikegami (1999)

Dans la lignée de films et romans nommés "Heat", voici la deuxième oeuvre issue de la collaboration entre Ikegami au dessin et Buronson au scénario, toujours concentrée sur le monde des yakuza. Si l'on perd ici le lien avec le monde de la politique, on obtient une histoire beaucoup plus complète, entre chefs de clans yakuza cherchant leur successeur, immigration chinoise se développant dans les bas quartiers, et même une condamnation des exactions de l'armée japonaise en Mandchourie, ce qui est bienvenu étant donnés les antécédents de Buronson (lire aussi Japan, dessiné par Miura, pour comprendre son état d'esprit).


Malheureusement, on retrouve ses travers, notamment par le rapport aux femmes, qui subissent toutes à l'exception de la vieille mère des violences sexuelles. Tout, dans Heat, est lié au sexe, et comme le disait Oscar Wilde, le sexe est une question de pouvoir. La quête du protagoniste consiste à retrouver sa femme, l'antagoniste veut prendre la femme de son chef, et dès le premier chapitre, notre protagoniste viole une femme. Cette surreprésentation du viol a tendance à amoindrir l'impact de celui-ci lorsqu'il est présenté comme tragique et traumatisant, et l'idéalisation du héros à la "Ken le survivant" contribue à faire du protagoniste un personnage mythique, malgré toutes les exactions qu'il commet. La séparation en arcs nuit également au rythme de l'histoire, et on sent vers la fin Buronson se prendre les pieds dans le tapis quand il s'agit d'introduire de nouveaux antagonistes qui créent une menace sérieuse pour nos yakuzas. Le dessin d'Ikegami, lui, est toujours impeccable, et on retrouve son talent pour dessiner des têtes très expressives chez Fujimaki, par exemple.


Heat, c'est aussi un manga qui ne sera jamais traduit entièrement, seuls les 13 premiers tomes sur 17 l'ayant été, mais cela suffit déjà à se faire une opinion sur cette collaboration Ikegami-Buronson. SI je trouve que le talent pour raconter des histoires de Buronson complète bien le talent d'Ikegami, je trouve dékà que les thèmes abordés retombent toujours sur les mêmes clichés, et je me lasse déjà de ses histoires sempiternelles de yakuza, viol, drogues et meurtres... Ils ont appremment rempilé pour d'autres séries basés sur la Chine médiévale, par exemple. A voir.

Thomalmoxis
6
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le 30 août 2023

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