10 raisons dont lire Hikaru no Go

J'aimerais dédier cette critique à une certaine personne (appelons la « B » pour préserver son intimité), qui est d'ailleurs sûrement la seule à lire mes critiques. Quand j'ai voulu conseiller ce manga à B, celui-ci (ou celle-ci) m'a rétorqué d'un ton hilare « oh lol un manga sur le go, ça a l'air pourri » (j'ai volontairement simplifié son discours afin d'en garder l'essence la plus pure). Certes, de prime abord, le sujet de ce manga est quelque peu rebutant (quoique c'est justement ce sujet incongru qui a attiré mon attention). Quel intérêt de représenter des gens devant un plateau des pages durant? Mais contre toute apparence, l'alchimie fonctionne. Je n'ai jamais joué au go de ma vie et malgré les informations sur les règles distillées tout au long de la série, je n'en ai qu'une connaissance assez sommaire. Et pourtant, je suis restée accrochée à l'histoire d'Hikaru et des personnages qui gravitent autour pendant une vingtaine de tomes sans jamais m'ennuyer. Il suffit de voir l'influence de ce manga sur la pratique du go au japon (alors en perte de vitesse) et dans le monde pour se rendre compte du côté presque magique de ce manga.
Ce manga a une histoire assez classique pour un shonen, un héros, qui ignore tout d'un domaine, progresse dans celui-ci, émulé par un rival. Mais ce qui rend ce manga si particulier, en dehors de son côté fantastique avec le personnage de Sai, fantôme d'un professeur de go, c'est la passion du go qu'il transmet, chaque partie est un combat entre deux individus mais s'inscrit également dans une longue histoire, la quête incessante du « coup divin ». Les auteurs nous montrent un monde animé par cette passion et on se met a frémir avec les personnages lorsque qu'un joueur audacieux joue « le premier coup au tengen » (je ne suis pas sûre de ce que ça veut dire mais apparemment c'est extraordinaire). Le manga (je me répète) n'est jamais ennuyeux et ouvre la porte d'un univers incroyable, dont je n'aurais jamais soupçonné la richesse. De plus, le dessin est assuré par Obata (le dessinateur de Death Note) qui parvient à rendre une pierre de go absolument épique, les personnages secondaires sont attachants, la relation entre les deux rivaux est bien construite et l'humour est savamment dosé. Donc cher(e) B, entend ce manga qui t'appelle, te tend les bras et est de plus disponible à ta bibliothèque municipale préférée. Ne lui tourne pas le dos et oublie tes idées reçues pour plonger dans le monde du go.

Update: B a bien lu ce manga. Au bout de 3 tomes, il est venu m'en réclamer d'autres, tel un addict en manque de sa dose. Il a fini la série en 2 semaines. Je suis un peu fière (juste un peu).