Kokkoku
6.5
Kokkoku

Manga de Seita Horio (2008)

Prime de l’originalité pour ce premier manga du jeune auteur Seita Horio. Il est en effet assez rare de voir un univers aussi complet et complexe dans le manga japonais, avec une approche descriptive aussi poussée.


Dans une ville indéterminée, les membres de la famille Yukawa, pas tous nécessairement doués d’une intelligence fulgurante, se démènent dans un quotidien plutôt banal. En sortant de son école, le jeune Tsubasa qui est venu récupérer son neveu Makoto, se fait enlever par un groupes d’inconnus, dès la 15ème page du premier recueil. Les Kidnappeurs posent des conditions impossibles : récupérer 5 millions de yens en 30 minutes. C’est à ce moment que le patriarche de la famille utilise un pouvoir tout particulier, celui de stopper le temps pour régler le problème. A partir de ce moment, tout le récit se passera dans un temps « statique », une parenthèse temporelle où tous les membres de la famille se démèneront pour sauver le jeune Makoto.


Alors que se déploie l’intrigue avec nombre de digressions explicatives, on découvre que les Yukawa ne sont pas seuls dans ce monde « statique ». Et leurs ennemis sont en nombre supérieur. Un double ressort narratif est à l’oeuvre qui rend le récit particulièrement attachant. Tout d’abord, les personnages ignorent presque tous le fonctionnement de cet univers figé, et il est particulièrement complexe et bien pensé. Ensuite, la famille Yukawa qui ne part pas gagnante se découvre des compétences inattendues ce qui leur permettra de tirer leur épingle du jeu.


Enfin, et cela n’enlève rien, les relations entre les membres en conflit du récit ne sont pas binaires. Les différents protagonistes abordent de manière pragmatique les problèmes qu’ils affrontent, en créant des alliances temporaires et en faisant appel au dialogue, ce qui ajoute une strate psychologique assez fine, surtout dans une narration où une dizaine de personnages se partagent le récit.


Sans doute le dessin n’est pas aussi subtil que l’histoire, particulièrement sur la représentation des personnages, mais la richesse narrative compense cette imperfection. Et pour une première oeuvre, le résultat laisse augurer le meilleur de la part de ce jeune mangaka qui illustre une nouvelle génération qui réussit à créer des univers fantastiques crédibles et complets.

monasterolo
7
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le 7 déc. 2015

Critique lue 411 fois

2 j'aime

monasterolo

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