Donjon accompagne mes moments de lecture depuis mes années d’étudiants. J’ai lu l’intégralité des épisodes de cette série pas comme les autres. J’ai toujours apprécié de voyager à travers les arcanes du temps de cette grande saga de fantasy pas comme les autres. Après une pause longue et inquiétante, j’ai accueilli avec joie et enthousiasme sa renaissance récente. C’est d’ailleurs l’occasion de découvrir un nouveau cycle intitulé Donjon Antipodes – avec la parution de L’armée du crâne.
Le synopsis proposé par l’éditeur est le suivant : « Les guerres continuelles qui voient s’affronter Elfes et Orques ne laissent que peu de survivants. Seul sur le champ de bataille, un chien orque pleure la disparition de son maître. Mais le temps du recueillement est de courte durée. Il croise un animal destiné à être un ennemi : un chien d’Elfe bien éduqué et à la langue bien pendue. Pour survivre dans ces contrées sauvages, ils vont devoir faire équipe. »
Le cycle Donjon Antipodes s’inscrit dans un univers de fantasy « historique » qui utilise des personnages familiers d’un monde issu de l’œuvre de Tolkien. L’histoire débute sur le champ d’une bataille qui oppose des orques et des elfes, ennemis héréditaires et légendaires. Cette atmosphère lointaine dans le temps marque une rupture avec l’époque contemporaine de Donjon.
Comme dit précédemment le point de départ est simple. Deux chiens que tout oppose se retrouvent obligés de collaborer pour survivre et mener à bien leur mission. L’un veut retrouver le cadavre de son maître. L’autre veut retrouver le pays des elfes pour trouver un nouveau maître. L’histoire se construit donc sur l’association de deux protagonistes qui devraient être ennemis. Classique mais efficace quand l’ensemble est bien construit.
Les personnages principaux sont inconnus au bataillon jusqu’alors dans l’univers de Donjon. Le fait que ce soit deux chiens les rend encore plus originaux. Initialement, ils sont voués à être secondaires en tant que partenaires de leurs maîtres respectifs. Les événements font d’eux des protagonistes centraux décideurs de leur destin. Le duo fonctionne bien. J’ai bien ri de leurs différences et ai pris plaisir à les voir créer un lien entre eux sans s’en rendre compte.
Le scénario se déroule sur un rythme assez soutenu. Il offre une succession de rebondissements sympathiques qui font à la fois sourire et arrivent à relancer la curiosité à l’encontre du devenir des deux acolytes canins. Ils font des rencontres originales et le grain de magie qui les accompagnent n’est pas désagréable. La lecture ne souffre d’aucun temps mort. La structure narrative est bien construite et offre un moment très agréable au lecteur.
Les dessins sont nés de la plume de Gregory Panaccione. Il s’agit d’un nouveau venu dans la saga. J’ai apprécié cette rencontre. Son style s’inscrit parfaitement dans l’ambiance de Donjon. Il crée un duo sympathique. Il gère bien les expressions diverses et variées. Son univers graphique est cohérent avec l’esprit de l’histoire et son propos. Je trouve qu’il se dégage une vraie atmosphère des décors qui abritent ces aventures canines.
Au final, j’ai apprécié ce nouveau pan de la saga Donjon. Bien que l’histoire soit bien loin des enjeux traditionnels de la saga, elle s’inscrit clairement dans l’esprit. J’ai passé vraiment un bon moment et je suis curieux de connaître le devenir de cette armée du crâne pas comme les autres…