C'est dur de parler d'une œuvre de manu larcenet sans se répéter tellement les superlatifs et l'admiration arrivent comme une evidence. La carcasse de blast encore fumante dans ma bibliotheque, je me lance dans cette nouvelle tranche de vie. On rentre dans les premières pages comme on remet les pieds dans notre maison d'enfance, retrouvant des sensations familières : un gros pavé, un noir et blanc somptueux, des gueules superbes, une nature eblouissante et une histoire racontée tortueuse et non linéaire. Puis on quitte petit à petit le sentier laissant mancini au loin et on se dirige vers l'anderer guidé par brodeck. La tension est terrible, la noirceur des âmes est sans concession, le puzzle se met en place lentement, inexorablement, tragiquement. Il est question de déshumanisation, de peur de l'autre et des differences, de culpabilité, de survie, de combats contre soi même et sa conscience.....encore une fois larcenet dissèque l'être humain comme personne sans le juger mais en déversant le long des pages des torrents d'humanité et d'horreur. L'hiver, le silence, la souffrance dessinés miraculeusement, portent l'histoire et la transcende à nouveau jusqu'au sublime...manu si tu sais toujours pas si t'as du talent et si tes planchent sont réussies, regardez nos yeux écarquillés monsieur larcenet au moment ou on referme votre œuvre, touchés au plus profond de nos coeurs....