Une adolescence glanant les ombres.

Attendu depuis plusieurs mois, voici le nouveau Smolderen dont le trait m'avait déjà attiré avec Souvenirs de l'empire de l'atome. Bien loin de la science-fiction du premier opus, cette nouvelle oeuvre se meut d'avantage dans le récit d'espionnage, bien qu'il soit difficile de s'en rendre compte dans la première et majeure partie du récit.
L'explication est simple, nous suivons l'action à travers les yeux d'Antoine, un jeune adolescent de 15 ans, réveur sportif en pleine puberté, passant les vacances en compagnie de son père. L'été de ce jeune garçon ne sera pas de tout repos, et nous découvrons avec lui les premiers émois amoureux, l'amitié et l'admiration teintée de rivalité et de méfiance envers une figure du grand frère, ainsi que son rapport intimidé avec son père, classe et réservé.
Le scénariste oeuvre parfaitement au discours de l'adolescence, empli de questions, de rêves, de naïveté et faux-semblant. Le regard juvénile d'Antoine l'empêche de discerner un monde plus large que celui qu'il pense déjà appréhender, et qu'il ne maîtrise en rien. Bien que héros, le jeune homme est rarement acteur des événements, et s'il le devient, il est souvent amené à subir les bons désirs de ses interlocuteurs. Mais c'est cette incapacité à maîtriser son entourage, malgré ses efforts, qui fait du héros un personnage bien plus humain qu'un héros saisissant tout et tirant l'action par ses actes. Le temps de cet été, Antoine évolue de l'enfance à ses premiers pas d'adultes, tant ses efforts sont finalement "récompensés", lorsqu'il parvient finalement à intervenir sur l'action, et avoir un véritable poids. Cette action, bien qu'anodine, n'en est pas moins importante sur l'être en devenir.


Le second récit nous offre un second regard sur cet été. Une vision plus distanciée, plus posée que celle du Antoine à ses quinze ans. Le mystère se soulevant, nous découvrons les véritables tenants et aboutissants cachés sous la surface de cette première partie. Et de fil en aiguille, nous comprenons à quel point notre héros était, et ne reste qu'un simple spectateur d'une action qui le dépasse au plus haut point. A trop gratter, si cette personne parvient à recevoir sa récompense, celle-ci laisse comprendre qu'il vaut parfois mieux ne rien savoir que trop en savoir.


Bref, un très bon moment que l'Eté Diabolik, récit méritant sa place dans une bonne bédéthèque de qualité.

Gzaltan
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le 15 févr. 2016

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