Passées les premières pages, où l'on peut être désorienté par la simplicité du dessin, ou encore ses étranges variations de "précision" voire de style d'un personnage à l'autre, on est happé par cette histoire d'une vie dérisoire et terrible, condamnée à l'échec et au ridicule, mais finalement pas dénuée de grandeur, comme on le découvre dans l'extraordinaire dernier chapitre. On peut penser à Ozu pour l'épure et l'extrême humanité (c'est dire le niveau...), mais "l'Homme sans talent" est irrigué d'un désespoir sous-terrain plus moderne. [Critique écrite en 2005]