Deux ans se sont écoulés depuis Astérix Et Le Griffon. Déjà ? Oui ! Et paf, voici le 40ème tout juste sorti, avec ce titre mystérieux, L'Iris Blanc, où l'on voit notre petit gaulois malin dos à dos avec l'antagoniste dont la coupe de cheveux évocatrice rappelle un certain pseudo philosophe contemporain.
Didier Conrad est toujours aux dessins et Fabcaro (Fabrice Caro) a succédé à Jean-Yves Ferri pour le texte.
Si j'ai trouvé le précédent album vraiment bon, L'Iris Blanc est encore meilleur. Le personnage de Vicévertus, envoyé par César pour faire positiver les troupes romaines démoralisées, tient le rôle de nouveau perturbateur, après Prolix dans Le Devin et l'infâme Détritus dans La Zizanie, dans le village des irréductibles gaulois en usant de flagorneries philosophiques. Bonemine, mise en avant dans cette aventure, n'en est pas insensible, au grand désarroi de son Cochonnet d'époux, le chef Abraracourcix qui plonge alors dans une dépression.
Le trouble des habitants du village, que notre héros Astérix voit d'un mauvais œil, a un côté positif notable quand Ordralfabétix vend enfin du poisson frais pêché de la mer à proximité.
Cétautomatix se sent d'une oreille musicale. Assurancetourix a droit à une séquence en déballant un répertoire de chansons aux paroles poilantes. Aussi drôle, Obélix est désemparé devant les attitudes des romains et des sangliers atteints par la positive attitude.
Côté clins d'œil sur notre époque, les piques humoristiques ne manquent pas tels ceux sur la SNCF, sur les non résolus problèmes des bouchons routiers franciliens, la culture clivante de certains parisiens branchés et un peu le cinéma actuel avec les films d'auteurs et les blockbusters.
Les Lauriers De César, Astérix Chez Les Belges et Astérix Et Le Chaudron viennent en évocation mémorielle, ce qui n'enlève pas le moins du monde les deux qualités, l'une scénaristique et l'autre textuelle, de ce quarantième album.
Je ne m'étais pas autant bien amusé à lire un album d'Astérix depuis longtemps !