Le premier tome des « Beaux étés » a fait son petit effet et voilà qu’il en sort un chaque année. Juste avant les grands départs de juillet bien sûr ! Un tome, une année, un départ en vacances. Jouant à fond sur la nostalgie, cette série titille également l’esprit de famille. Dans « La calanque », on se retrouve 4 ans plus tôt, en 1969, alors qu’ils ne sont que cinq dans la famille. Le tout est publié chez Dargaud.


En revenant dans le temps, les auteurs construisent l’histoire familiale. Après avoir été à deux doigts de la séparation, on retrouve en 1969 l’une des causes de cette séparation : la BD « Four » que dessine alors le père. Persuadé de tenir un futur hit, l’heure est à l’enthousiasme. Mais le lecteur sait déjà que « Four » fera… un four.


Au-delà de la partie professionnelle, ce sont les dernières vacances à trois enfants. Pleine d’optimiste, cette BD s’apparente à une feel good BD. Bons sentiments à tout-va, des gens sympas partout, d’heureuses coïncidences… C’est encore plus flagrant que sur le premier tome, où la gravité de l’idée des dernières vacances familiales atténuait cet effet (pourtant déjà bien prégnant). Pour ma part, cet aspect tout sourire m’a un peu fatigué. Quelques ficelles me paraissent un peu faciles par moment.


En revanche, les caractères des enfants sont plus affirmés. Moins nombreux, on arrive mieux à les saisir. C’est ce qu’il m’avait manqué dans le premier tome. Malgré tout, le manque d’enjeux réels de cette série rend la lecture paresseuse. On a un sourire parfois, mais pas de tension et finalement, peu d’émotion dans ce tome.


Le dessin de Jordi Lafebre me laisse la même impression. Le trait est beau, avec un style reconnaissable. La mise en couleur, très douce en couleurs pastel, participe à l’ambiance à la fois surannée et suave de l’ambiance. Hélas, je ne suis que peu sensible à son style, un peu trop appuyé à mon sens. L’expression des personnages manque de subtilité et, parfois, de retenue.


Ce deuxième tome devrait logiquement contenter son public. Pour ma part, le manque d’enjeux, la bonne humeur omniprésente qui semble par moments un peu forcée, me laisse un peu sur le bord de la route.

belzaran
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le 17 janv. 2018

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belzaran

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