J'en ai voulu à Arleston quand il a lancé ce second cycle. Ythaq était sur ses 9 premiers tomes une vrai leçon de BD d'aventure, par l'un de ses maîtres, dans ce genre si chère à son cœur de fantasy science-fiction adolescente légère. Et j'avais du mal avec cette envie de continuer l'aventure de manière bancale, en abandonnant la planète éponyme de l'œuvre, en abandonnant la partie fantasy, en abandonnant l'aura de mystère et d'enquête qui animait le premier cycle.


A l'arrivée, 8 tomes plus tard, nous disposons d'un second cycle indéniablement très loin de la qualité du premier. Je pourrais faire le fier et me terrer dans mes positions. Pourtant, la vérité est que j'ai bien aimé cette nouvelle histoire ; qu'Arleston n'a pas encore perdu son savoir-faire, qu'il a toujours cette capacité unique de tout à la fois me faire sourire en me mettant sous les yeux des situations cocasses et d'en même temps me passionner sincèrement pour le destin de nos héros qui doivent sauver l'univers et pourtant s'intéressent presque autant à leurs histoires de coucherie ; il a ce talent de toujours dépeindre des mondes et cultures extrêmement différents, de faire naître faune, flore et sociétés en l'espace de trois pages.


Par ailleurs, il a su renouer avec la fantasy, il a su continuer à m'intéresser à nos héros, en ayant notamment l'intelligence de faire notre trio initial une sorte de quatuor avec Callista dans un statu un peu à part. Et il a su faire une conclusion à la hauteur, en miroir du climax du premier cycle car c'est cette fois Granite qui prendra tout la lumière dans ce tome 17 - contre Narvarth pour le tome 9. Arleston joue d'ailleurs beaucoup sur la thématique des genres et la condition féminine, avec des thématiques fortes (avortement, viol, émancipation, changement de sexe...) qu'il appuie sans lourdeur. Le scénariste, initialement pur produit des années 90, n'a cessé de s'adapter à son époque et d'en faire une force.


Il y a quand même un certain essoufflement bien sûr. Certaines séquences renvoient directement à d'autres déjà vu dans l'œuvre (pharaonique) du scénariste. On sent bien que c'est bricolé un peu à l'arrache en ce qui concerne l'intrigue générale, que la nostalgie marche à plein régime dans l'attachement aux héros. Mais diantre l'aventure est plaisante, on se laisse porter par une lecture pop-corn qui ne se prétend pas plus et reste savoureuse à sa façon, sucrée comme il faut pour qu'on remette la main au pot et qu'on ouvre le tome suivant. D'autant que Floch reste très correct au graphisme - lui qui déjà tire le meilleur d'Arleston sur Sangre en parallèle.

WeaponX
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le 11 avr. 2022

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