Alors qu'il vient de terminer en eau de boudin son premier gros event de la série Justice League, Geoff Johns décide de ralentir le rythme pour proposer une vue sur le nouveau statu quo après le combat contre le Syndicat du Crime. Un ralentissement bien venu sur le papier mais qui ne tient absolument pas ses promesses. Avant toute chose, je précise que je vais juger le tome publié en VF par Urban Comics, c'est-à-dire les numéros #30-39 de Justice League et le numéro #14 de Justice League of America.


Après avoir vaincu le Syndicat du Crime, Luthor pense avoir gagné sa place au sein de la Justice League. Un nouvel allié que Batman, Wonderwoman et Superman n'ont pas vraiment envie d'avoir. Problème : Luthor connaît l'identité secrète de Batman et compte vraiment intégrer la ligue.
La première partie de ce tome contient l'arc Injustice League (#30-35) qui se concentre sur la nouvelle Justice League. Shazam, Luthor et la nouvelle Power Ring grossissent les rangs tandis que Batman est bien décidé à éjecter Luthor après l'avoir intégré dans l'équipe.
Dans cet arc, on a aussi une confrontation avec les gueules cassées de la Doom Patrole. Une équipe qui peine à convaincre et qui, en plus, risque de ne pas parler aux néophytes. On a un peu le sentiment également que Power Ring est posée gratuitement.


Le second arc est Amazo Virus est raconte la contamination de Métropolis par un virus créé par Luthor dans le passé qui annihile les pouvoirs des méta-humains et tuent les gens normaux après leurs avoir donnés des supers-pouvoirs pendant quelques heures.
Déjà pas très intelligent sur la forme malgré une thématique intéressante (un virus), Amazo Virus a la mauvaise idée de faire du brain-fuck régulièrement. Tous les métas-humains parviennent en un instant à maîtriser leurs pouvoirs. Difficilement crédible.
Heureusement l'arc permet une mise en avant intéressante, et réussite surtout, de Wonderwoman.


Enfin, le tome montre la conclusion de la Justice League of America. L'équipe ayant échoué à protéger le monde du Syndicat du Crime, elle se retrouve dissoute tandis que Stargirl et le Limier Martien partent vers de nouvelles aventures. Le côté « on est une famille, on se connaît, blablabla » sonne franchement faux vu le peu de temps que l'équipe a duré.
Nous avons, plutôt, la preuve d'un gros échec bien senti.


Le gros problème de ce tome est sa longueur. Le rythme narratif est ultra lent, très très peu dense et chaque histoire aurait pu être raccourcie. Amazo Virus s'étale sur 4 numéros mais aurait pu s'achever en deux. On a une dilatation du temps qui rend la lecture d'une traite très peu agréable et je recommande de faire des pauses pour profiter réellement.
Si la Trinité est bien représenté on regrettera la mise de côté de Cyborg, le côté idiot de Shazam et le rôle de pseudo-mentor de Power Ring pour Flash. On notera également un usage limité et mal gérée de cette Power Ring, à croire que Johns veut mettre des anneaux partout mais qu'il a perdu son mojo.
Le premier arc manque totalement de dynamisme et joue sur la restructuration au sein de la ligue. Malheureusement plusieurs scènes peines à convaincre (Power Ring, confrontation Bruce/Luthor), malgré de très bons moments (Wonderwoman et Luthor par exemple). Le tome se centre beaucoup sur Lex Luthor, bien évidemment, mais manque à captiver et à proposer un traitement réellement original. On attend tout le temps du neuf dans les personnages sans l'obtenir jamais.


Au niveau graphisme, on a le droit à du bien moche. Ivan Reis et Doug Mahnke ont du avoir de sacré soucis car les deux nous proposent parmi leurs pires prestations. Si Mahnke a toujours eu un trait très personnel sur les visages on notera qu'il se rate complètement dessus. La lecture est à la limite du soutenable sur certaines planches et on passe carrément sous la barre du tolérable. Scott Kolhins n'arrange rien du tout et les couleurs/encrage posent encore plus de problème sur son numéro. On se dit donc qu'on est vraiment dans le mal graphique pur, ce qui n'avantage pas la lecture.
Puis arrive Jason Fabok qui remet les compteurs à zéro et nous offre des planches magnifiques notamment avec une grande maîtrise des scènes de Wonderwoman, qui gagne une classe folle. Ce personnage prend, ici, beaucoup d'importance et d'indépendance vis-à-vis des autres membres de la ligue. Ironiquement la présence de 3 dessinateurs sur Justice League of America amène un résultat réussie et de qualité, pas au niveau de Fabok mais bien beau quand même.


La ligue d'Injustice est un tome qui propose un contenu très faible par rapport à la quantité de page, les changements restent mineurs malgré les promesses et la moitié de l'équipe est sous-exploité. Quelques bonnes idées scénaristiques sont présentes mais très peu convaincantes. Alliées à un rythme narratif très mou, elles peinent à nous convaincre et avec un graphisme très bas la moitié du temps, on ne peut clairement pas dire qu'on assiste au top de la Ligue.
Malgré quelques bons points (Fabok, Wonderwoman et quelques caractérisation de Luthor), le tome est franchement faible et se révèle être un des plus mauvais depuis le début de la série.
Nous savons maintenant que la suite, Darkseid War, sera ultra dynamique, et, quelque part, on ne peut que regretter que cette « pause » censée offrir un regard plein et entier sur le nouveau statu quo ait été à ce point en-deçà des attentes.

mavhoc
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le 2 avr. 2016

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